Au cours des deux dernières semaines, une lourde actualité internationale est venue s’ajouter à un riche programme en France, touchée par les grèves dans les transports, les mobilisations sociales en tout genre… bref, la France face aux réformes. Sur le plan international, entre la sortie des Etats-Unis de l’accord nucléaire iranien, la crise politique au Venezuela, la situation économique périlleuse de l’Argentine et du Brésil, sans compter avec la Turquie dont on risque de reparler rapidement, et, dernier cas en date : l’inextricable imbroglio politique italien qui va très probablement porter au pouvoir une coalition gouvernementale composée d’un parti d’extrême droite et d’un autre ouvertement déclaré anti système. Cette situation n’est pas sans influencer l’économie mondiale, de la zone euro en général et à fortiori celle de la France.
Sans être totalement compromis, le retour de la croissance a bien du mal à s’imposer. Selon une première estimation publiée lundi 14 mai par la Banque de France, le produit intérieur brut (PIB) de la France devrait progresser de 0,3% au deuxième trimestre, affichant le même taux de croissance que sur les trois premiers mois de l’année. Les chefs d’entreprise prévoient en mai une « stabilisation de l’activité » industrielle, « une croissance moins soutenue » dans les services ainsi qu’une « progression de moindre ampleur » dans le secteur « dynamique » du bâtiment. À la vue de toutes ces estimations, peut-on encore viser les 2% de croissance sur l’année 2018 ?
Un an après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, la France affiche la croissance la plus forte depuis six ans, un déficit public de retour à ses niveaux d’avant-crise et un chômage en baisse. Mais cette performance tient plus à l’environnement global favorable qu’au nouveau locataire de l’Elysée, qui le reconnaît lui-même : les résultats des réformes en cours (marché du travail, formation professionnelle, assurance chômage), ne porteront leurs fruits qu’à moyen, voire long terme. Quel bilan un an après ? Regard sur le fond et la forme.
La croissance française va-t-elle accélérer ou se situe-t-elle à la fin d’un cycle ? Est-elle contrainte par les difficultés de recrutement des entreprises, la hausse du prix du pétrole, l’endettement des ménages, l’investissement des entreprises, les orientations budgétaires du gouvernement ou encore par une politique monétaire moins accommodante des banques centrales ? Cette 11ème édition des 30 Nuances d’éco fait le point grâce aux 30 membres du Cercle des économistes, reflet de la diversité des points de vue et des clefs d’analyse. Bonne lecture, bonne écoute.