Evolution. Dans son discours sur l’état de l’Union, Barack Obama a présenté des mesures destinées à stimuler la reprise économique et réduire les inégalités aux Etats-Unis. Il a annoncé notamment une hausse du salaire minimum, l’équivalent de notre SMIC, pour les nouveaux contractuels de l’Etat fédéral, les employés qui travaillent pour les agences publiques, soit plusieurs centaines de milliers de personnes. Pour Jacques MISTRAL, « C’est symboliquement très important car c’est un sujet que l’Amérique a depuis des décennies pris l’habitude de considérer comme inexistant. Cela apparaît comme l’indice symbolique le plus fort de ce que la question des inégalités devient un problème politique important », outre Atlantique.
Blocage budgétaire. Cette proposition de Barack Obama, très politique, passera difficilement. Depuis 2011, le président démocrate doit composer avec une Chambre des représentants à majorité républicaine qui bloque la plupart de ses réformes, notamment fiscales. Obama a dit qu’il agirait par décret mais, vu l’état des finances publiques américaines, l’impact budgétaire représentera une grosse difficulté. « Sur le plan pratique, je ne pense pas que cela aura des conséquences politiques immédiates », estime l’économiste. Le plus important, c’est le signal politique.
Parallèle européen. Est-ce le même raisonnement qui pousse certains pays en Europe à augmenter également leur salaire minimum, l’Allemagne et à la Grande-Bretagne, entre autres ? Pour Jacques MISTRAL, « Il est frappant de voir que le gouvernement conservateur anglais s’intéresse à ce thème. C’est moins surprenant pour l’accord bipartisan en Allemagne. Mais, personnellement, je ne fais pas de cette concordance (NDLR : salaire minimum aux USA, en GB et All) un changement comparable à ce qui a été, par exemple, la révolution thatchérienne. Ce fut un changement d’esprit profond avec des mesures drastiques… là, ça reste symbolique ». Enfin, ca serait oublier que les pays qui vont augmenter leur salaire minimum sont en passe de gagner la bataille contre le chômage et celle de la croissance (+1,9% pour le PIB britannique en 2013…). De quoi faire des envieux.
