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BCE : qui va piano va sano

BCE2Pas d’urgence. L’inflation est-elle trop basse en zone euro, au point de faire ressurgir le spectre de déflation ? Ne nous affolons pas, semble répondre la Banque Centrale Européenne qui, toutefois, veille au grain. Selon Benoît COEURE, « le taux d’inflation devrait lentement s’orienter à nouveau vers 2%  ». En septembre, la hausse des prix était limitée à 0.7% et si accélération il y a, la BCE ne l’envisage pas avant au moins 2016 (après 1,1% l’an prochain et 1,3% en 2015). Selon l’économiste, une inflation « trop basse n’est pas bonne sur le long terme ». D’où la surveillance accrue de la part de l’institution francfortoise qui veut se donner le temps pour agir. Le recours à l’arsenal traditionnel est possible, comme un important rachat d’actifs auprès des banques. Aux yeux de Benoît COEURE, ce dispositif « peut fonctionner sur le plan technique (…) mais je ne pense pas que les perspectives d’inflation le requièrent actuellement ».

Dissociation avec les USA. La politique monétaire menée par la BCE cette année s’est bien différenciée de celle des Etats-Unis. En 2013, « nous avons baissé nos taux deux fois et formulé une orientation de notre ambition », se félicite le membre du Directoire de la banque centrale. Entendez : la BCE va maintenir ses taux bas pour longtemps et envisage de les baisser encore si nécessaire. « C’est cohérent avec notre stratégie. Ce n’est pas un découplage à 100% avec les USA, mais ce n’était pas l’objectif non plus ». S’il y a eu découplage entre les taux des obligations américaines et européennes, c’est en grande partie à cause de la FED qui ne cesse de laisser entrevoir la mort progressive des mesures de soutien à l’économie américaine.

Opération vérité. Avant de toucher éventuellement à ses taux d’intérêt, la Banque Centrale Européenne entend mener à bien un autre chantier : celui de la transparence et de la communication renforcée. L’institution entend en effet publier les comptes rendus de ses réunions mensuelles de politique monétaire. A ce sujet, Bertrand COEURE préfère « ne pas donner un horizon temporel mais cela viendra. Le sujet est complexe et l’action doit inspirer une confiance plus forte  » dans la BCE. La question n’est donc plus de savoir si l’initiative aura lieu, mais quand et comment.

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