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Bnp-Paribas ou l’impérialisme américain

bnp-paribas_4075778L’amende record dont est menacée la banque Bnp-Paribas aux Etats-Unis n’a pas fini de faire parler d’elle. La justice américaine reproche à l’établissement financier d’avoir compensé en dollars des activités commerciales réalisées avec des États frappés d’embargo par Washington – l’Iran et le Soudan notamment. Si elle avait négocié en euros, il n’y aurait eu aucun problème car les entreprises européennes ne sont pas soumises à cet embargo. Cette affaire « soulève trois problèmes de fond : plus loin que l’amende de 7 milliards d’euros, il y a le retrait d’agrément aux États-Unis et l’interdiction de compenser en monnaie dollar », souligne Olivier PASTRÉ.

Mauvais signal. Ce dossier pose des questions très lourdes pour l’ensemble du secteur bancaire international et des marchés financiers. « Payer une amende est une chose mais se voir retirer son agrément aux États-Unis est catastrophique pour une banque qui veut se développer sur ce marché porteur. Quant à l’interdiction de compenser ses opérations en dollars, cela serait une bombe atomique équivalent à un arrêt de mort », insiste l’économiste, Professeur à l’Université Paris 8. Nous n’en sommes pas là et il semblerait que l’on s’oriente plutôt vers des mesures limitées dans le temps.

Une affaire très politique. Même si la banque de la rue d’Antin a commis des erreurs et que des têtes vont probablement tomber parmi l’encadrement, Olivier PASTRE met en avant la valeur symbolique et politique pour les États-Unis : « c’est la preuve de l’impérialisme américain au 21ème siècle, d’une nation dont les banques ont déclenché la crise financière en 2008 ». Enfin, l’économiste y voit également « la preuve de la prédominance du dollar sur la scène mondiale » Washington pourrait à tout moment empêcher l’économie mondiale de fonctionner. Affaire à suivre… comme le font les plus hautes instances européennes et françaises.

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