" Osons un débat éclairé "

Chômage : le discours décalé des politiques

chômage cropPari perdu. Loin de s’inverser comme le souhaitait le Président de la République, la courbe du chômage est repartie à la hausse au mois de décembre, soldant ainsi une année bien morose sur le plan de l’emploi. Le chiffre a même atteint un nouveau record avec 3 millions 300.000 demandeurs d’emplois sans activité en métropole. Pour Jean-Hervé LORENZI, ces chiffres ne constituent pas une surprise. « Dès le début, le chef de l’Etat est parti sur un discours excessivement optimiste ». Et le Président du Cercle des économistes de poursuivre : « Même si je n’y ai jamais cru un instant, lancer une telle promesse n’était pas idiot. Cela a permis de se focaliser sur l’idée que c’était possible et de mobiliser l’ensemble des acteurs ».

Maintenir l’ambition. Tout en refusant de fixer un quelconque objectif pour 2014, le ministre du Travail, Michel Sapin, assure que si l’inversion de la courbe du chômage ne s’est pas produite, nous sommes à deux doigts de le faire. Selon Jean-Hervé LORENZI, « Cette promesse d’inversion, aujourd’hui, c’est du passé. Ce n’est plus le sujet. Le Président a d’ores et déjà fixé un autre cap : faire en sorte de redynamiser l’économie française à l’aide du pacte de responsabilité  ». Le très attendu pacte apparaît désormais comme un devoir dans la bataille pour l’emploi.

Discours décalé. Poursuite de la progression du chômage, donc… qu’à cela ne tienne, le gouvernement préfère mettre en avant une « amélioration » sur l’année écoulée. La situation s’est un peu améliorée, les prochains mois écriront la suite. Mais « si les statistiques sont transparentes, ce n’est pas le cas des politiques  », regrette Jean-Hervé LORENZI. « Le vrai sujet est ce qu’ils font dire aux chiffres. Or, qu’ils soient de droite ou de gauche, les politiques sont un peu excessifs car ils ne regardent pas les chiffres dans les détails », soulignait récemment l’économiste dans un entretien accordé au journal Le Parisien Aujourd’hui en France. Le Président du Cercle des économistes y voit une aimable plaisanterie. Il est vrai que si les chiffres étaient trafiqués, le débat n’existerait pas.

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