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Europe : la difficile avancée de la régulation bancaire

régulation bancaireDivergences. Après une nouvelle réunion à Bruxelles pour tenter de se mettre d’accord sur le dossier de la régulation du secteur bancaire dans la zone euro, les ministres européens des Finances se sont de nouveau séparés sur un constat d’échec. La question du démantèlement des banques en faillite reste un important point d’achoppement. Lors d’un colloque organisé cette semaine à Paris par le magazine The Economist, Benoît COEURE a déclaré que le désendettement des banques avait de fortes implications monétaires, et qu’à ce titre il convenait de rester vigilant. « Le processus de désendettement est inévitable et rien ne sert de chercher à l’éviter ; il s’agit simplement de le gérer convenablement », a précisé l’économiste, membre du directoire de la BCE.

Mauvais désendettement. Pour une banque, le ‘’mauvais désendettement’’ consiste à réduire la taille du bilan, quelle que soit la qualité des actifs concernés, entrainant de fait une baisse de l’octroi de crédits. Selon Benoît COEURE, « le mauvais désendettement entrave la transmission de nos taux d’intérêts aux emprunteurs. En revanche, le bon désendettement, dans la mesure où il rétablit la transmission de la politique monétaire, peut amplifier l’assouplissement monétaire  ». Mais l’économiste d’indiquer que la BCE « s’attend à ce que les taux d’intérêts demeurent à leurs niveaux actuels, ou peut-être à un niveau plus bas pendant une période prolongée  ». Quant à l’inflation, la banque centrale la voit augmenter et se rapprocher de 2%.

Dette d’Etat et risques. Aujourd’hui, les banques sont obligées de détenir des dettes souveraines pour contrebalancer les risques auxquels elles sont exposées. Reste que la dernière crise des dettes souveraines à battu en brèche le statut d’actif sans risque de ces titres. Pour Benoît COEURE, c’est une évidence : « les obligations souveraines devraient à l’avenir être pondérées par les risques dans les bilans des banques  ». La BCE est en train de scruter les actifs détenus par les banques dans le but de tester et pouvoir estimer leur capacité de résistance. Ces stress tests qui vont marquer l’année pourraient, au mieux relancer les mouvements de fusions-acquisitions dans le secteur ; au pire : conduire à la fermeture de certains établissements.

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