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Evénements climatiques, nouveau paradigme assurantiel

12115523_10154340399932575_1920792265376069851_nL’Etat en première ligne. Après les violentes intempéries qui l’ont frappée de plein fouet, la Côte d’Azur panse ses plaies humaines et matérielles. Paradoxalement, les assureurs ne sont pas les seules institutions en première ligne pour l’indemnisation des victimes. Outre l’assurance et la réassurance traditionnelles, il existe la CCR – la Caisse Centrale de Réassurance – qui gère certains fonds publics pour le compte de l’Etat. « La CCR est alimentée par un prélèvement effectué sur les couvertures ‘’MRH’’ (NDLR : multi risques habitations). Lorsque la catastrophe naturelle est déclarée, c’est l’Etat qui paie via la CCR. Et si les sommes sont conséquentes, le budget de la Nation est directement mis à contribution », explique Philippe TRAINAR.

Nouveaux enjeux. Selon l’économiste spécialiste des risques, les conséquences liées au réchauffement climatique sont des éléments incontournables dans l’évolution du secteur, tant sur le plan technique qu’économique. Pour autant, « Les conséquences du changement climatique sur les risques assurables, ou assurés, n’est pas aussi évident.  Par exemple, à ce stade, le vrai sujet n’est pas tant celui des inondations que celui des vents », assure Philippe TRAINAR. Un exemple simple est celui des ouragans dont le nombre est en baisse. « Le changement climatique n’est pas perceptible d’une année sur l’autre. Or, les contrats d’assurance sont établis à l’année », ce qui rend difficile toute évaluation en termes de coûts.

Villes et démographie. Autre vrai sujet : l’urbanisation, justement mise en avant pour expliquer les derniers événements dramatiques du Sud-Est de la France. Pour Philippe TRAINAR, « ce phénomène va beaucoup plus vite que le réchauffement climatique. C’est ce qui devrait réellement peser sur le coût des assurances et des réassurances lors des prochaines décennies ». Partout dans le monde, le prix de la couverture des risques augmentera avec les hausses de populations. « La corrélation est évidente et l’impact se fera sentir indéniablement sur le long terme », insiste l’économiste qui suit particulièrement l’évolution de la situation dans certaines régions ou pays comme le Bengladesh. « Chez nous, la prime d’assurance devient dissuasive pour les constructions dans les zones exposées ». Ce qui est loin d’être le cas dans certains pays où la question relève généralement de considérations politiques.

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