" Osons un débat éclairé "

Prix du Meilleur Jeune Économiste 2016

Camille LANDAIS, Lauréat du Prix du Meilleur Jeune Economiste 2016

Le 23 mai 2016, Camille LANDAIS, Professeur à la London School of Economics and Political Science, a reçu des mains d'Etienne Klein, le Prix du Meilleur Jeune Economiste pour ses travaux  dans le domaine des inégalités de revenus, des transferts sociaux, des migrations, des modalités d’attribution des indemnités de chômage, des systèmes de retraite, de la fiscalité…     ©Sénat/S.Kerlidou

Voir l’interview du laureat Voir le dossier du Monde

Agé de 35 ans, Camille Landais est professeur à la London School of Economics and Political Science. Co-éditeur du Journal of Public Economics, normalien, il a soutenu sa thèse en 2009 à Paris School of Economics.

Ses travaux combinent des démarches théoriques et appliquées dans le domaine des inégalités de revenus, des transferts sociaux, des migrations, des modalités d’attribution des indemnités de chômage, des systèmes de retraite, de la fiscalité… Au-delà de ses publications dans les revues académiques les plus prestigieuses, il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux questions de fiscalité ou de retraites. Souvent consulté par les Pouvoirs publics, il participe régulièrement aux débats d’idées dans la presse et les blogs spécialisés.

 

2016-0409-025-SK

de gche à dte: Marc Ferracci, Camille Landais (PMJE), Grégory Ponthière et Nicolas Coeurdacier

Parmi les 45 dossiers soumis au jury, 3 autres économistes de moins de 41 ans ont été distingués :

1. Nicolas Coeurdacier, Professeur à Sciences Po Paris et chercheur associé au CEPR, sur ses travaux sur le processus d’intégration financière internationale des chocs monétaires en réponse aux comportements de portefeuille des investisseurs.

2. Marc Ferracci, Professeur à l’Université de Paris Panthéon Assas et conseiller scientifique au sein du Département travail et Emploi de France Stratégie pour ses travaux sur l’économie de marché du travail, et plus précisément sur la formation professionnelle, l’apprentissage, le reclassement des demandeurs d’emploi.

3. Grégory Ponthière, Professeur à l’Université Paris Est, chercheur à Paris School of Economics et membre de l’Institut Universitaire de France.

 

Petite revue de Presse:

Challenges 24/05/16

La Matinale de France Inter : Interview de Léa Salamé 

 

Interview exclusive de Camille Landais - Prix du meilleur Jeune Economiste 2016

Le Prix du Meilleur Jeune Economiste, remis chaque année par le Cercle des économistes et le quotidien Le Monde, consacre en 2016 Camille Landais. Agé de 35 ans, normalien, aujourd’hui professeur à la London School of Economics and Political Science, il coédite par ailleurs le Journal of Public Economics.

Ses travaux portent notamment sur les inégalités de revenus, les transferts sociaux, la fiscalité, les retraites, les migrations. Ces dernières années, Camille Landais s’est penché particulièrement sur les modalités d’attribution des indemnités chômage.

Comment réformer l’assurance chômage, à la fois dans le contexte français et dans le cadre européen ? En proposant une couche supplémentaire de garantie qui jouerait un rôle de stabilisateur automatique dans la zone euro, via un mécanisme des transferts quasi automatiques. Camille Landais a livré quelques unes de ses réflexions en avant première à la Newsletter du Cercle des économistes.

Situation catastrophique. « La courbe du chômage est peut-être en train de s’inverser en France, mais à un niveau absurde et catastrophique. En Europe du sud aussi… mais là-bas, on part de loin. Quoi qu’il en soit, le chômage reste une tache dans la situation de la France et de l’Europe aujourd’hui ». Le décor est planté. L’auteur fait une analyse sans concession. « Il n’y a pas besoin de jouer au concours de savoir qui a la situation la plus catastrophique », insiste-t-il.

Comment assurer de manière optimale le risque de chômage. Camille Landais propose plusieurs pistes d’actions, partant de questions simples. « Comment peut-on administrer, avec le plus d’efficacité possible, des remèdes pour empêcher que le patient ne décède ? Comment mettre en place une assurance qui n’aggrave pas le problème. Car l’assurance chômage est une question de dynamique. Il faut fixer un profil dans le temps et trouver le juste milieu entre allocations accordées sur le court et le long terme ».

Profil dynamique optimal. Selon Camille Landais, « on a pensé le problème complètement à l’envers en estimant qu’il fallait donner des allocations élevées au début, pour les diminuer au fur et à mesure. Mais si on pense à n’importe quelle autre forme d’assurance, c’est exactement le contraire que l’on fait. Prenons l’exemple de l’assurance santé : tous les petits risques ne sont pas nécessairement remboursés (achats de médicaments en parapharmacie, etc…)… car ces dépenses ne sont pas forcément très coûteuses ». L’analogie avec les demandeurs d’emploi ? « Les personnes qui ont des petites durées de chômage – car ils retrouvent rapidement un poste – ne prennent pas un gros risque et celui-ci peut être plus facilement assumé » que sur une longue période sans aucune activité. « En réalité, il faut plutôt réduire la générosité des petits risques et avoir un profil plus généreux pour les gros risques », résume Camille Landais.

Tenir compte de la conjoncture. Deuxième point très important sur la recherche d’une assurance chômage optimale selon l’économiste : rendre cette dernière contra-cyclique.  « Il est plutôt bien d’augmenter la générosité de l’assurance chômage pendant la crise et de la diminuer quand les choses vont mieux ». « Dans le système français, c’est exactement l’opposé. En temps de crise apparaissent d’importants déficits et on oblige les partenaires sociaux à renégocier tous les deux ans, avec très peu d’horizon à moyen terme… du coup, ils sont sous pression et risquent de réduire la générosité ». « Il faut absolument changer en revenant sur cette automaticité de la baisse des cotisations quand le régime est en bénéfice, et en exigeant des partenaires sociaux de négocier sur le plus long terme ».  Ceci au niveau national.

Agir au niveau européen. Selon Camille Landais, un des problèmes clefs dans la zone euro est l’absence de mécanismes de transferts capables de réduire les déséquilibres généraux. « Nous partageons tous une monnaie commune mais sommes vulnérables à des chocs asymétriques ». « Une couche supplémentaire d’assurance chômage européenne pourrait jouer un rôle stabilisateur dans un cadre temporaire ». L’économiste parle d’ « extension temporaire de générosité ». Le modèle adéquat n’a jamais été trouvé car trop sensible. Il s’agit d’éviter « un transfert permanent des pays à bas niveau de chômage vers des pays à haut niveau de chômage. L’Allemagne, dont le niveau de chômage est structurellement bas, ne voudrait pas payer pour l’Espagne dont le nombre de chômeurs est élevé ». « Il faut donc, non pas un système de transfert permanent, mais un système vraiment temporaire qui réponde simplement à des chocs autour d’un niveau naturel de chômage, et qui pourrait diverger entre les pays ».

Simplicité et lisibilité. « Le système adopté ne doit pas reposer sur une énorme machine comme on sait les faire, à laquelle personne ne comprendrait rien et qui, au final, ne générerait pas une forte adhésion auprès des européens ». Pour Camille Landais, l’efficacité serait « de faire en sorte que toutes les caisses d’assurance chômage nationales versent un petit montant à une caisse supra nationale, à qui serait accordée une licence bancaire – à l’instar du fonds de stabilité européen – et se mettre d’accord sur le règlement. Cette option laisserait toute la liberté aux systèmes nationaux de continuer à exister, sans toucher leur souveraineté». « Certainement le plan le plus facile pour construire une Europe sociale car il n’y aurait nul besoins de toucher aux Traités », conclut le lauréat du Prix du Meilleur Jeune Economiste 2016.

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