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Le luxe, excellence industrielle française et européenne

luxeDynamisme confirmé. Malgré la crise, rien ne semble arrêter l’industrie du luxe. Ce sujet vient de faire l’objet d’une étude réalisée par l’Ecole d’Economie de Paris, en liaison avec le Comité Colbert. Cette enquête a été menée par une équipe pilotée par Lionel FONTAGNE, ancien patron du CEPII, le Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales. Ont été passés à la loupe les groupes européens, dont les Français, qui excellent dans ce secteur. Hermès l’a prouvé avec ses résultats 2013. Le fabricant des célèbres carrés de soie et sacs Kelly ou Birkin a enregistré un bénéfice net de 790 millions d’euros, en hausse de 7% sur un an. Hermès reste l’une des marques les plus rentables du secteur avec LVMH (les sacs Vuitton) et Chanel.

Performances commerciales. Maroquinerie, vêtements, accessoires, soies, parfums, arts de la table, horlogerie, bijoux… Lionel FONTAGNE explique que l’étude « a porté uniquement sur les prix les plus élevés et se situant à la frontière d’un artisanat haut de gamme traditionnel ». Au niveau mondial, le marché du luxe est estimé à 72 milliards de dollars, « dopé par l’enrichissement de la classe moyenne des pays émergents ». En réalité, c’est l’ensemble des entreprises européennes qui profitent de ce boom. Selon l’économiste, « elles réalisent à elles seules les 2/3 des exportations mondiales. Deux principaux acteurs se détachent : l’Italie et la France  ». La Suisse arrive 3ème. Si l’on va chercher plus loin, la Chine progresse nettement grâce au textile et se place désormais devant les Etats-Unis.

Emplois et créativité. Le secteur du luxe français emploie aujourd’hui quelque 165.000 personnes. Des emplois directs et indirects, et le secteur continue de recruter. En termes de produits, pourquoi notre industrie du luxe, spécifiquement, fait mieux que l’industrie en général ? Le prix n’est pas un obstacle et c’est la force de notre savoir-faire. « Tout ce qui peut renforcer l’image de marque d’un produit est très important. Les seules économies d’échelles ne suffisent pas, il faut aussi savoir raconter une histoire  », explique Lionel FONTAGNE. C’est ce que l’on appelle le « patrimoine immatériel » auquel s’intéressent de plus en plus d’entreprises et d’investisseurs comme autant de sources de compétitivité.

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