À l’exception de la Corée du Nord et de quelques tristes réduits du même acabit, tous les dirigeants du monde font face à la dictature de l’urgence. Beaucoup, dans le monde développé comme dans le monde émergent, se montrent hors d’état de définir et de mettre en oeuvre un programme de réformes pourtant destiné à améliorer, à horizon de quelques années, le bien-être de l’ensemble de la collectivité. Beaucoup se montrent hors d’état de se saisir des enjeux intergénérationnels comme le vieillissement ou le changement climatique.
Comment faire face à ce défi ? Est-ce affaire de technologie de gouvernance, à l’image de la généralisation du modèle de la banque centrale indépendante qui a été conçu pour répondre au problème de l’incohérence temporelle ? Faut-il miser sur des modalités spécifiques de concertation sociale ou de consensus trans-partisan (Europe du Nord) ? Faut-il miser sur les organisations internationales (Europe du Sud) ? Faut-il se résigner à attendre les crises et à compter sur elles pour forcer les sociétés à dépasser leur myopie ? Ou bien faut-il accepter que les enjeux temporels divisent nécessairement les sociétés parce que la distribution des préférences pour le présent est très hétérogène ?
Avec les contributions de :
- Jean Pisani-Ferry « Les politiques publiques face à la barrière des temps »
- Benoît Coeuré « Monetary Policy in a Fragmented World »
- Gerhard Cromme « Pourquoi le compromis franco-allemand est-il si important ? »
- Koichi Hamada « Advising Abenomics »
- Pascal Lamy « Comment agréger les préférences temporelles ? »
- Youssou N’Dour « L’Afrique, une solution pour le monde nouveau »
- Erik Orsenna « Crise ou métamorphose ? »
- François Lenglet Modérateur