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Marchés financiers, qu’attendre du coup de grisou ?

771f6fbae8a25d3963c965365c364248Situation intenable. La rentrée boursière est animée par l’impact international de la chute de la bourse de Shangaï. Après plusieurs jours de sévère correction, le mouvement pourrait se poursuivre. Rien d’étonnant selon Bertrand JACQUILLAT, vu la situation conjoncturelle de la Chine et les perspectives de croissance intenables, pourtant prévues par le gouvernement de Pékin. « On ne savait pas comment cela se terminerait, mais il semble que nous assistions bel et bien à un hard landing (NDLR : un atterrissage brutal) », constate le président d’Associés en Finances. Selon ce dernier, le chiffre de croissance de 7% annoncé pour l’économie chinoise est une prévision non crédible qui émane du gouvernement central et non d’une analyse fine des principaux indicateurs économiques.

Réaction en chaîne. Lorsque les marchés baissent, on parle de prises de bénéfices naturelles. Le cours des actions ayant grimpé fortement – et les arbres ne montant pas jusqu’au ciel, pour reprendre la célèbre expression boursière –, les opérateurs reprennent une partie de leur mise. Mais ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est pas qu’une simple prise de bénéfices. Cette fois « les marchés ont peur », insiste Bertrand JACQUILLAT. Et l’économiste d’expliquer : « Les marchés reflètent les perspectives bénéficiaires des entreprises ». Autrement dit : en fonction de leur secteur d’activité ou de leurs terrains d’opération, les entreprises peuvent susciter des interrogations futures chez les investisseurs. C’est ce qui se passe aujourd’hui sur le marché chinois.

Pour combien de temps encore ? Selon Bertrand JACQUILLAT, les marchés ayant déjà bien baissé, la stabilisation pourrait être proche. Le moment d’acheter ? Pourquoi pas. En aucun cas celui de vendre. Pour référence, en l’espace de trois semaines, la bourse de Paris a perdu entre 15 et 20%. Mais depuis le début de l’année, le CAC 40 progresse quand même d’environ 2,8%. Bertrand JACQUILLAT se veut d’autant moins inquiet face à l’existence de « filets de sécurité à travers les politiques monétaires accommodantes. Les banques centrales feront tout pour éviter une catastrophe », prédit l’économiste résolument prudent mais optimiste.

 

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