" Osons un débat éclairé "

Quand et comment peut-on parler de reprise ?

Patrick Artus

Patrick Artus

Besoin d’indicateurs. Le débat est récurrent depuis la publication l’été dernier du chiffre de croissance de l’économie française au troisième trimestre 2013. A la surprise générale, notre PIB a progressé de 0.5% et les dirigeants politiques ont sauté sur l’occasion, trop rare, pour remonter le moral des français. A froid, ce rebond de croissance s’est avéré moins évident que prévu, plutôt lié à des facteurs saisonniers, que véritablement pérennes. Cet épisode soulève la question des indicateurs fiables à suivre pour ne pas se tromper de pronostic. Selon Patrick ARTUS, « les investisseurs et les intervenants des marchés financiers, ont besoin d’avoir un petit nombre d’indicateurs à regarder, qui les informent de manière pertinente sur l’évolution des économies, donc des marchés  ».

Amélioration. L’économie, elle aussi, vit au rythme des saisons. Conjoncturelles, politiques, fiscales, environnementales, etc… Les opérateurs doivent donc disposer de cadrans très précis indiquant aussi bien les sources d’amélioration que de dégradation. « Pour savoir si les économies s’améliorent, il faut regarder l’évolution de l’investissement des entreprises, de la production industrielle et du commerce mondial  », assure Patrick ARTUS. Pour l’économiste, il s’agit « de se demander si la reprise reste partielle ou devient globale ».

Dégradation. A contrario, pour savoir si les économies se dégradent, le Directeur de la Recherche de Natixis conseille de suivre « les flux de capitaux vers les pays émergents, le taux d’intérêt à long terme et le passage à une inflation négative dans certains pays de la zone euro, annonciateur de déflation  ». En fonction de tous ces critères, il est possible de réaliser une première analyse. Celle-ci mérite d’être approfondie, mais en l’état actuel des différents paramètres évoqués, Patrick ARTUS préfère rester prudent : «  la reprise économique (Etats-Unis, RU, zone euro et Japon) est de mauvaise qualité. Elle vient de la consommation et des achats de maison mais ne concerne pas beaucoup l’industrie ». Conclusion : rien ne fait repartir l’investissement, pourtant source de croissance et d’emplois. A quand le retour de la confiance ? C’est une autre vraie question.

21 octobre 2013

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