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Savoir aborder la troisième révolution industrielle

marches-numeriques-energie_image_article_lumiereProjets d’avenir. Le Président de la République a récemment annoncé un train de 34 grands plans d’action pour préparer l’avenir de l’industrie française. L’idée est d’amorcer une nouvelle stratégie de filières industrielles pour, d’un côté, consolider les industries existantes, de l’autre, investir dans des technologies clef pour le long terme. Si cela est un pas important, Christian SAINT-ETIENNE estime que « nous avons raté le virage de la révolution informatique. Nous sommes aujourd’hui dans une troisième révolution industrielle qui a démarré dans les années 80. Notre système de production a été totalement modifié par l’informatique  ». Et l’économiste de mettre l’accent sur « la modification du système de production français par les moyens numériques. Dans certains secteurs économiques, il y a aujourd’hui une intégration complète de la commande du client jusqu’à la production  ».

Erreur de jugement. « Lorsque nous sommes sortis de la deuxième révolution industrielle, dans les années 90, la France s’est convaincue du fait qu’elle entrait dans un monde post industriel, post travail. Les 35 heures sont d’ailleurs le fruit de cette vision », affirme Christian SAINT-ETIENNE. Pour l’économiste, l’erreur a été de privilégier « le traitement social des fermetures d’usines au détriment d’un traitement stratégique  ». Il aurait alors fallu s’interroger sur l’innovation nécessaire pour reconvertir ou revaloriser les sites, mais aussi sur la manière de procéder en termes de restructuration du système productif, notamment dans le secteur des produits et des services. Inutile d’accuser la mondialisation. « Les fermetures d’usines sont dues, pour moins de 10% au cours des dix dernières années, à la montée de la Chine et de l’Inde. Le reste est constitué essentiellement de délocalisations à l’intérieur même des pays développés  », explique l’auteur du livre « Iconomie pour sortir de la crise » (Ed Odile Jacob).

Pas de fatalité. Optimiste, Christian SAINT-ETIENNE estime que le challenge peut être relevé « si la France regarde avec tous ses atouts cette ‘’iconomie’’, cette troisième révolution industrielle, et si nous mettons le paquet en terme d’environnement pour favoriser le développement des entrepreneurs afin d’entrer dans un éco système entrepreunarial  ». Mettre en commun des capitaux-risqueurs, des chercheurs, des chefs d’entreprise et des ingénieurs apparaît comme la recette idéale aux yeux de l’ancien membre – démissionnaire – du Conseil d’Analyse Economique. En ce mois de septembre, la banque d’investissement des PME, Bpifrance, a lancé un fonds commun de placement dédié aux entreprises de taille intermédiaire. Doté de trois milliards d’euros, il accompagnera le développement des ETI sur le long terme. Un pas parmi d’autres, une goute d’eau – certes utile – dans l’océan de la création de richesses et d’emplois.

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