Emmanuel Macron a parlé et donné le « La » pour la seconde partie du quinquennat. Au Premier ministre de mettre en musique et de jouer la partition. Sans tarder, Edouard Philippe a dévoilé l’épais plan d’action de son gouvernement, après le grand débat national et cinq mois de crise des « gilets jaunes ». De mai jusqu’à l’automne, le calendrier s’annonce embouteillé, ponctué de concertations, lancements de missions ou présentations de projets de loi. Mais le chef du gouvernement ne s’est toutefois pas avancé sur le financement de cet imposant catalogue. Des mesures qui doivent correspondre à une deuxième lame après celles, d’urgence, effectuées le 10 décembre (100 euros de plus par mois pour les salariés au Smic, prime de fin d’année, etc.), pour répondre à la crise des « gilets jaunes ».
Parmi les étapes attendues, la baisse de l’impôt sur le revenu, que le président de la République avait promise « significative« , sera détaillée en juin par les deux locataires de Bercy, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin. Pour compenser cette coupe estimée à cinq milliards d’euros, le Premier ministre a confirmé l’intention de s’attaquer aux niches fiscales dont profitent les entreprises, tout en excluant d’emblée le crédit impôt recherche et les allègements de cotisations patronales qui correspondent à l’ancien CICE.
Soulignant par ailleurs que les corps intermédiaires avaient pu exprimer leur insatisfaction dans leur relation avec l’exécutif, M. Philippe a prévu de lancer, le 6 mai, la mobilisation nationale et territoriale pour l’emploi et les transitions, c’est-à-dire la conférence sociale évoquée par Emmanuel Macron. Cette dernière réunira partenaires sociaux, organisations syndicales, patronales et d’élus, les associations qui accompagnent la transition énergétique, pour réfléchir à la manière d’ « atteindre les objectifs ambitieux en matière de retour au plein emploi et en matière d’accompagnement des transition écologique », selon les souhaits exprimés par le chef du gouvernement.
En juillet un nouveau projet de réforme constitutionnelle – après que le précédent eut été bloqué en juillet 2018 dans le tumulte de l’affaire Benalla – sera présenté en Conseil des ministres. Dans le même temps, des chantiers au long terme devront atterrir : la réforme des retraites, avec un rapport attendu en juillet, et un projet de loi à la fin de l’été ; l’assurance chômage en juin ; le projet de loi bioéthique, comprenant notamment la Procréation médicalement assistée pour toutes en juillet ; ou encore la loi de programmation sur la dépendance au cours de l’automne et qui doit permettre, à l’horizon 2030, de lever quelque 9 milliards d’euros par an.
Voilà un programme bien chargé, à la hauteur des enjeux et des attentes des Français. Il se veut volontairement exhaustif. Est venu le temps de l’analyse, des commentaires et éclairages. C’est ce que veut apporter à ses lecteurs cette nouvelle édition de 30 Nuances d’Économies. Deux fois par mois, les trente membres du Cercle des économistes pèsent dans le débat économique en France. Chacun dans ses spécialités apporte, aux décideurs et à un large public, les clefs pour comprendre. Excellente lecture.