Tard dans la soirée, jeudi 9 avril, les 27 ministres européens de l’Economie et des Finances ont trouvé un accord sur une réponse économique commune face à la crise du Covid-19. Cette fois-ci, il n’aura fallu que trois quarts d’heure à l’Eurogroupe pour accoucher d’un compromis qui semble satisfaire tout le monde. La veille, toujours en visioconférence, les 27 avaient discuté pendant seize heures, sans résultat.
Un fonds de 500 milliards d’euros disponibles immédiatement, plus le reste déjà décidé… la somme globale déployée dépasse les 1 000 milliards d’euros. De plus, l’accord intervenu jeudi présente une avancée : la proposition de la France de créer un fond de gestion de la dette commune est retenue dans le texte final, mais sans prononcer le mot coronabonds… reste donc à en définir le mode de fonctionnement.
Malgré les fonds débloqués ou promis, la parfaite entente entre pays du Nord, présentés comme budgétairement vertueux, et ceux du Sud, présentés comme laxistes, n’est toujours pas au rendez-vous. Jeudi, c’est la diplomatie qui l’a emporté sur le pragmatisme et la nécessaire solidarité européenne face à la pandémie.
Heureusement, l’Etat-nation n’est pas un vain mot. Vendredi, quelques heures après la fumée blanche apparue au-dessus de la visioconférence de l’Eurogroupe, le gouvernement français a présenté un budget de crise pour sauver ce qui peut encore l’être. Face à la chute attendue du PIB français de 6% cette année, face au besoin de soutien croissant des entreprises, le gouvernement va plus que doubler le plan d’urgence de 45 milliards d’euros annoncé le mois dernier. Ce plan s’élèvera à 100 milliards d’euros. Sera-ce suffisant ? Peut-on échapper à une hausse d’impôts ? Faut-il rétablir l’ISF ?… Autant de questions auxquelles les trente membres du Cercle des économistes apportent réponses, analyses et éclairages dans cette dernière édition de 30 Nuances d’éco. Bonne lecture, et prenez bien soin de vous.