Première semaine de déconfinement professionnel et tout premier week-end de loisirs en extérieur, dans la limite des 100 km à vol d’oiseau, pour les Français. Après huit semaines de télétravail et de gestion des affaires à distance, la charge monte en puissance pour les différents acteurs économiques et ne faiblit pas pour la puissance publique. Tous les ministres restent sur le qui-vive à l’heure de la remise en route de la machine économique. Quant au carnet de chèques de Bercy, il continue de rougir.
Cette première semaine en semi-liberté s’est relativement bien déroulée, de l’entreprise à l’école, entre impatience et inquiétude du retour physique à la tâche. Mais l’économie reste profondément meurtrie. Selon la Banque de France, les huit semaines de confinement nous ont déjà coûté quelque six points de PIB. Un rapide calcul permet de mesurer l’ampleur du sinistre : 6% de 2 500 milliards d’euros de Produit Intérieur Brut reviennent, grosso modo, à une perte sèche de 150 milliards d’euros sur la période concernée.
Dure a été la chute, plus dure – surtout plus longue – sera la relance. Mais ça y est, les entreprises rouvrent leurs portes, les usines remettent en marche leurs chaînes de production, lentement mais surement. Une grande question demeure toutefois : quel rôle l’Europe peut jouer dans la reprise ? Difficile de répondre tant la situation semble tendue entre ses différents pays membres.
Idem pour l’indice des prix. La demande qui va repartir dans les prochaines semaines va-t-elle relancer une inflation massive, dangereuse pour la consommation ? Enfin (la liste n’est pas exhaustive), les entreprises, qui ont déposé 12 millions de dossiers de demandes de chômage partiel, vont-elles maintenir leur niveau d’emploi d’avant crise ? Rien n’est moins sûr.
A l’heure du déconfinement, cette dernière édition de 30 Nuances d’éco vous donne matière à réflexion. Les trente membres du Cercle des économistes analysent, décryptent et commentent la très riche actualité de la semaine. Bonne lecture, merci pour votre fidélité, continuez à bien prendre soin de vous.