Cette semaine, le président de l’Eurogroupe, Mario Centeno, a mis en garde les ministres des Finances européens contre le risque d’une fragmentation de la zone euro. Le mot est fort, conséquence de l’épidémie de coronavirus. « Inévitablement, nous sortirons tous de la crise avec un niveau d’endettement beaucoup plus important », écrit le ministre des Finances du Portugal. Tout est dit : les déficits publics vont filer, les Etats vont ouvrir les vannes, les banques centrales le robinet du crédit.
Il existe un consensus sur les principaux éléments de la réponse politique à ce stade de la crise : améliorer les systèmes de santé, fournir les liquidités dont les entreprises ont besoin pour rester à flot et remplacer les revenus des travailleurs licenciés. L’une de ces nouvelles solutions divise particulièrement les Européens : la création des CoronaBonds. Un emprunt commun aux pays membres de la zone. L’Italie, l’Espagne, la France et six autres pays de la zone euro, l’appellent de leurs vœux. Des pays particulièrement endettés, regardés d’un mauvais œil par les pays du Nord, jugés plus vertueux.
Clairement, la question n’est plus au respect des critères de Maastricht mais au sauvetage des économies occidentales. Malheureusement, les pays émergents passeront après. Par son poids démographique et économique, l’Afrique doit être la première préoccupation d’une réflexion de longe terme.
Pandémie, récession, endettement, déficits, mondialisation, croissance, solidarité internationale… les défis sont nombreux. Quelles solutions proposer ? Dans quel sens travailler ? Comment définir les priorités ? Cette édition spéciale des 30 Nuances d’éco tente de vous apporter des clés de compréhension à travers analyses et décryptages des trente membres du Cercle des économistes. Bonne lecture en cette période de confinement propice à l’exercice.