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Elections américaines : quelles conséquences pour la Bourse ?

f47a98f26bf2d0c22110d20204902440-627x417L’élection présidentielle américaine a lieu dans moins d’une semaine, mardi 8 novembre. Comment les bourses réagiront à l’issu du scrutin ? Selon Bertrand Jacquillat, les précédentes élections apportent des réponses claires et précises sur le comportement des marchés en de telles périodes.

L’économie des Etats-Unis domine encore l’économie mondiale, et la capitalisation boursière du pays représente encore plus du tiers de la capitalisation boursière mondiale. C’est dire combien la politique et l’économie des Etats-Unis peuvent avoir comme influence, à la fois sur leur propre bourse, et sur celles des autres pays, notamment le résultat des prochaines élections.

Victoire des démocrates, victoire des républicains ? Quelles conséquences pour la bourse ? Si l’on ausculte le passé, la réponse est sans équivoque : un président démocrate est historiquement plus bénéfique à la bourse qu’un président républicain.

Sur la période 1930-2015, les spécialistes de Saxo Banque ont calculé que lors de la première année de mandat, le S&P connaît une hausse de 11.8% lorsque le président est démocrate et une baisse de 1.27% lorsqu’il est républicain. Le cabinet britannique Source remonte bien plus loin, jusqu’à 1853, avec l’élection de Franklin Pierce (démocrate), et la conclusion reste la même : les marchés ont mieux performé avec un démocrate à la Maison Blanche, 5.1% l’an, contre 3.1% pour un républicain.

Plus près de nous, sous la double présidence Reagan, la performance boursière de Wall Street a été de 119%, mais de 241% sous la double présidence Clinton. Elle a été de – 32% sous la double présidence Bush suivie de + 125% sous la double présidence Obama. Ces résultats peuvent paraître contre intuitifs dans la mesure où les présidents républicains seraient gages de meilleures conditions économiques compte tenu de leurs positions plus favorables à l’égard des affaires et de l’économie.

D’aucuns ont trouvé une explication à ce paradoxe en inversant le lien de causalité. Il se pourrait en effet que les périodes de croissance et de prospérité soient des périodes plus favorables au vote en faveur du camp démocrate parce qu’il serait plus facile de voter pour un parti prônant la redistribution des richesses lorsque le pays ne connaît aucune crise, plutôt que lorsque la conjoncture se dégrade. Or les Etats-Unis sont en phase de croissance économique, certes plus faible que lors des cycles précédents, depuis juin 2009.

Pour toutes ces raisons liées à l’historique et aux comportements électoraux américains, la victoire probable d’Hillary Clinton devrait avoir des conséquences positives sur Wall Street. Mais les élections américaines de 2017 s’inscrivent dans un contexte particulier. Celui d’une défaite annoncée du candidat républicain qui fait que la victoire d’Hillary Clinton serait déjà dans les cours, ce qui enlèvera tout effet de surprise favorable si elle l’emporte comme semblent l’indiquer les sondages.

Cette élection s’inscrit par ailleurs dans un contexte boursier particulier : les Etats-Unis sont dans un cycle haussier de leur bourse qui dure depuis déjà près de huit ans. C’est le troisième plus long cycle haussier depuis 1945. Et tout a une fin, surtout lorsque les valorisations des entreprises qui ressortent du niveau des marchés font apparaître les actions américaines comme chères. En tous les cas, une chose est certaine : la victoire de Donald Trump, qui aurait appliqué un programme avec une plateforme économique très néfaste pour les Etats-Unis et le reste du monde, sous forme de guerre économique et commerciale, aurait été une calamité pour les bourses américaines et du monde.

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