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Banque et finance en Europe : 2016 sera compliqué

3b00ac1497651e5c53f7aa533c3cc4cc-246x171Qu’attendre de 2016 sur les plans économique et financier ? L’analyse prospective impose de mettre sur la table de nombreux dossiers. Jean-Paul Betbeze explique pourquoi, et comment, l’année qui se profile relèvera plus de la mutation que d’une véritable partie de plaisir.

 

 

 

Bail in : c’est le renflouement interne de la banque par ses actionnaires et ses détenteurs d’obligations. Il entre partout en scène, puisqu’il s’agit de repousser autant que possible le bail out, le renflouement par l’Etat. Ce dernier creuse en effet le déficit budgétaire et donc la dette publique, ce qui éloigne les membres de la zone de leurs objectifs de stabilité. Surtout, il n’est plus accepté par les peuples qui refusent de « payer sans savoir ». Décembre 2015 a ainsi vu quatre petites banques italiennes faire faillite, « rinçant » leurs détenteurs d’actions et d’obligations… à la satisfaction des responsables politiques ! Pourquoi donc ?

100 000 €. Parce que depuis le 1er janvier 2016, les détenteurs de plus de 100 000 euros en dépôts bancaires seront appelés à « contribuer », autrement dit à participer au bail in de la banque en faillite, qui leur sera ainsi étendu. On imagine les conséquences dans une population pas prévenue… On verra quand elle saura : 100 000 euros de dépôt ou moins, tout le monde pourra s’inquiéter. On comprend que les politiques italiens ont préféré éviter ce type d’explications.

Fonds propres durs. C’est bien pourquoi, aussi, toutes les grandes banques européennes, par construction « systémiques » et qui doivent avoir déjà plus de capital que les autres pour cette raison (de sécurité), font entendre partout qu’elles dépassent déjà, et de loin, le ratio demandé. Tout lien avec les éventuelles interrogations de leurs gros déposants, une fois qu’ils seront informés des 100 000 euros, serait fortuit. En même temps, la  « transformation » (accorder des crédits à moyen et long terme à partir de dépôts à court terme), déjà plus surveillée par les autorités pour des raisons prudentielles, sera plus limitée encore par cet « effet 100 000 euros » (les gros clients peuvent se multibancariser plus,  placer sur d’autres supports…) et les taux d’inflation et d’intérêt faibles (voir plus bas).

1,5 % d’inflation. Dans une zone euro qui peine tant à atteindre 2 % d’inflationit e ha: si  mois qui viennent t placer sur d’aant de parler avec la Saint-Gilles-Waes. Dans ces conditions.se rapproche de la it e ha: si  mois qui viennent t placer sur d’aant de parler avec la Saint-Gilles-Waes. Dans ces conditions.se rapproche de la , on comprend que tous les opérateurs bancaires et financiers doivent serrer leurs frais. Le « voile de l’inflation » a disparu. En sus, la facturation des comptes, désormais explicite, va rendre les clients plus exigeants encore – pour « compenser » la facturation. Les banques vont alors s’informatiser plus, avec des réseaux plus resserrés, pour « compenser » la compensation !

2 % de rendement. C’est la promesse des rendements obligataires pour les placements en assurance vie et en gestion des actifs. Mais ce n’est possible qu’en bénéficiant encore des « vieux » rendements espagnols et italiens pour les obligations, ou qu’avec plus d’achat d’actions (sans se tromper et sur longue période) plus un serrage des frais, comme pour les banques.

Proximité. Tous les opérateurs financiers vont se rapprocher de leurs meilleurs clients. Ceci veut dire que les banques internationales vont continuer à réduire leurs réseaux internationaux pour se spécialiser dans les zones et les produits qu’elles jugent les plus rentables. Le mouvement est largement commencé en Angleterre et en Suisse, annoncé pour la Deutsche Bank, en cours ailleurs. Ceci implique une réduction continue des effectifs bancaires et financiers, par milliers d’emplois.

Brexit. Ce sera l’inconnue, dont les banques de la zone euro vont essayer de profiter dans les mois qui viennent, au détriment de la City.

Reprise. Quand elle se renforcera, il faudra plus de financements directs (actions et obligations) et indirects (crédits). Mais ces derniers seront plus coûteux à monter. Alors : plus de crowdfunding pour les petits montants et plus de titrisations pour les opérations simples et de haute qualité, quand  le Parlement européen aura voté le texte en leur faveur ? 2016 en zone euro, c’est la suite de notre transition financière de sortie de crise. Une mutation, pas une partie de plaisir.

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