" Osons un débat éclairé "

Croissance : pourquoi il ne faut pas crier victoire trop vite

croissanceAmélioration. De récents indicateurs publiés sur la conjoncture française donnent du baume au cœur. Cette semaine, l’Insee communiquait un indicateur global du climat des affaires en progression dans tous les secteurs (industrie, service, bâtiment et commerce). C’est un fait en Europe : « l’idée selon laquelle la croissance va revenir progressivement fait consensus au sein des gouvernements », estime Jean PISANI-FERRY. Et l’économiste de poursuivre : « économistes et responsables politiques s’accordent sur l’idée que si la crise financière et la crise de l’euro ont affecté à la fois l’offre et la demande, la reprise va graduellement s’affermir ».

Rester prudent. Politiquement, l’argument prend toute sa dimension, qui plus est à l’heure d’échéances électorales, municipales et européennes. Mais attention de ne pas s’emballer, au risque de braquer une opinion publique déjà échaudée. Il convient de rester sur ses gardes. « Si l’avenir est à l’image du passé récent, les perspectives sont mauvaises. Depuis 2008, la croissance a été régulièrement inférieure aux prévisions. Parmi les pays les plus affectés par la crise financière, seuls quelques-uns – USA, Suède et Allemagne – se sont solidement installés sur le chemin d’une croissance dynamique. Pourtant, même pour eux, le PIB 2013 a été largement inférieur aux prévisions faites avant la crise », analyse le Commissaire général à la stratégie et à la prospective.

Sources d’espérance. Dire que l’Europe est sortie d’affaire serait mentir. Chacun le sait. C’est une croissance lente qui se confirme en zone euro après une sortie de la récession au cours du premier trimestre 2014. Mais selon Jean PISANI-FERRY, « endettements privé et public vont encore peser un certain temps sur la demande intérieure. La situation devrait toutefois s’améliorer graduellement à mesure que diminuera le poids des dettes passées  ». L’économiste est convaincu du fait que « peu à peu, les consommateurs vont accroître leurs dépenses – cela commence à être le cas aux Etats-Unis -, tandis que la politique budgétaire redeviendra neutre, comme on le voit déjà en Allemagne ». Tout vient à point à qui sait attendre. Tout est question de patience et de persévérance dans l’action.

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