Éloge du Risque
Dès leur conception, les Rencontres de La Scala ont porté l’ambition de faire dialoguer la sphère créative et artistique avec le monde académique, institutionnel et entrepreneurial des économistes. Malgré la différence d’approche évidente entre ces deux mondes, leur dialogue est toujours fructueux. Loin de se contredire, leurs visions et réflexions se complètent et s’enrichissent. Le monde de l’art se doit d’inventer ses modèles économiques, tandis que l’économiste est sommé de prendre en compte les aspects culturels des sociétés qu’il cherche à comprendre et à analyser.
Créer, innover, c’est accepter de prendre des risques. Sans risque, il ne peut y avoir d’invention de rupture, de création radicalement nouvelle, d’expression de son originalité. Les entrepreneurs, comme les artistes, doivent en permanence composer avec l’incertitude, avec la crainte de l’échec dans leur recherche de nouveauté. Cette seconde édition, toujours ouverte au public, était ainsi consacrée au thème du risque.
Cet événement co-produit par La Scala – Paris et le Cercle des économistes était ouvert à tous et entièrement gratuit
Programme
14h30 – Accueil et ouverture
Françoise BENHAMOU, Professeure à l’Université de Paris XIII et à Sciences Po, membre du Cercle des économistes.
Mélanie BIESSY, Présidente de la Scala Paris
14h45 – Débat d’ouverture
Entrepreneur, Artiste : ces deux métiers, diffèrent par leurs approches mais sont confrontés à des problématiques souvent similaires. En particulier, face au risque de ne pas trouver son public, de ne pas pouvoir aller au bout de son projet, comment se donner l’ambition de l’innovation, de l’invention ? La situation est cependant peut-être inverse. Le risque pourrait bien être le moteur puissant qui pousse les créateurs à aller de l’avant, à faire des choix audacieux et, finalement, à créer pour surmonter l’incertitude.
Animation : Laure ADLER, journaliste France Inter
Philippe TORRETON, Acteur
Nicolas DUFOURCQ,Directeur général, Bpifrance
15h45 – Bâtir sa vie dans une société du risque
Face à un contexte d’incertitude prononcée, bâtir sa vie devient particulièrement difficile. La pression du risque représente certainement une force, une motivation, pour la création. Mais sans assurance ou protection, ceux qui souhaitent créer hésiteront avant de s’engager dans une voie où une erreur peut être vécue comme un échec. L’entrepreneur et l’artiste sont-ils seuls face à ce défi ? La menace de l’échec est-elle la meilleure motivation pour encourager la radicalité de la création ou pousse-t-elle au contraire vers une approche pragmatique et commerciale de l’invention ? Quel doit être le rôle de la société dans la protection des forces créatrices sans pour autant brider leur créativité ?
Animation : Laure ADLER, journaliste France Inter
Yann ALGAN, Professeur et Doyen de l’Ecole d’Affaires Publiques de Sciences Po Paris, membre du Cercle des économiste
Mélanie BIESSY, Présidente de la Scala Paris, Senior Partner et COO de Antin Infrastructure
Macha MAKEÏEFF, Metteuse en scène, directrice du Théâtre de la Criée (Marseille)
16h45 – L’institution, meilleure ennemie du risque ?
Pour se protéger des risques, la première idée peut être de se tourner vers les institutions. Mais, en échange de leur protection, les institutions exigent souvent de la part du créateur qu’il lui présente des résultats tangibles, qu’il produise des indicateurs mesurables sur l’état de son travail et qu’il respecte des horizons de temps prédéfinis. L’institution, qui vise à garantir la sécurité du créateur ou de l’entrepreneur, forme aussi un cadre dont il est difficile de s’affranchir, risquant de brider la prise de risque et la radicalité de l’invention. L’institution est-elle un frein à la création ou une protection nécessaire face aux conséquences des risques pris par les créateurs ? Faut-il réinventer l’institution, pour permettre plus de liberté à ceux qui veulent innover, ou s’en affranchir complètement pour inventer sans contraintes ?
Animation : Laure ADLER, journaliste France Inter
Françoise NYSSEN, Directrice des éditions Actes Sud, Ancienne ministre de la Culture
Geneviève BRISAC, Écrivaine
Georges-François HIRSCH, Ancien directeur général de la Création artistique au Ministère de la Culture
Claudia SENIK, Professeure à l’Université de La Sorbonne et à la Paris School of Economics