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Gouvernement entre confiance et défiance

AyraultGueule de bois. En marge de l’affaire Cahuzac, le gouvernement se réveille face à un défi : regagner la confiance des français. L’équipe en place va devoir redoubler d’ingéniosité pour trouver les bons arguments. Jour après jour, les enquêtes d’opinion montrent que la confiance dans le candidat François Hollande s’est transformée en véritable défiance à l’égard du Président élu. Selon Yann ALGAN, « cette défiance n’est pas uniquement liée à la crise économique ou à la présidence de François Hollande. Elle est bien plus profonde et traverse durablement la société française. Elle détruit inexorablement notre lien social et résulte d’un cercle vicieux qui nous distingue des autres pays ».

Convaincre Bruxelles. Le 15 avril, Paris devra communiquer à la Commission européenne ses perspectives budgétaires pour les trois prochaines années avec pour mot d’ordre « le retour à l’équilibre des finances publiques’’. Pour l’heure, ni l’Elysée, ni Matignon, n’ont dit comment ils allaient procéder. Pour accorder un délai supplémentaire d’un an afin de respecter l’objectif des 3% de déficits, Bruxelles ne se contentera pas d’un vague catalogue de mesures mais demandera des engagements et des actes concrets. «  La crise économique actuelle ne saurait masquer les causes structurelles de notre société et ne saurait également servir d’excuses pour éviter de lancer de véritables réformes de notre système éducatif, de notre dialogue social ou de la transparence de nos pouvoirs publics », explique l’économiste à Boursorama. Paris est donc attendue au tournant.

Communication. C’est l’ensemble du message gouvernemental qu’il convient de corriger. Comment vendre aux Français les efforts nécessaires au redressement des comptes publics sans lever un concert d’indignations ? Yann ALGAN estime que « François Hollande et le gouvernement Ayrault semblent tétanisés, incapables à la fois de proposer de véritables réformes et de desserrer le corset des plans d’austérité dont même le FMI souligne le caractère contre-productif en période de forte récession  ». L’heure de vérité a donc sonné mais les marges de manœuvres sont réduites pratiquement à néant. Comment faire ? Les réponses du Co-Directeur du Macroeconomic Program CEPREMAP ici.

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