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Rallumer l’investissement, entre économie et politique

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Le Premier ministre, Manuel Valls, durant les questions au gouvernement à l’Assemblée nationale à Paris, le 7 avril 2015

Actionner le levier. Mercredi 8 avril, le gouvernement a annoncé un arsenal de mesures pour rallumer l’investissement privé. La disposition la plus forte est un coup de pouce fiscal de 2,5 milliards d’euros pour les entreprises réalisant des investissements industriels. Matignon estime à cinq ans la durée moyenne des amortissements, donc des effets directs du plan. La semaine dernière, le président de la République, François Hollande, avait déjà annoncé un train de mesures. Selon Patrice GEOFFRON : « ce soutien au cycle de l’investissement des PME et ETI, maillons faibles de la structure productive française, est cohérent avec les faiblesses structurelles renforcées par la crise  ».

Contexte délabré. « Les signes de récession s’éloignent mais certains des moteurs de la – modeste – croissance sont exogènes et réversibles  », estime l’économiste qui invoque notamment le prix du pétrole et le niveau de l’euro. Pour Patrice GEOFFRON, « Le temps presse pour pouvoir faire état, avant le terme de la mandature, d’un retournement de la courbe du chômage  ». Même si la progression du taux de marge des entreprises françaises s’est, elle, inversée, notamment sous l’effet du CICE (31% au 1er semestre contre 29,7% en 2013), l’investissement reste atone.

Bilan. Annoncer des mesures c’est bien, mesurer l’impact des précédentes c’est mieux. Patrice GEOFFRON accueille favorablement les annonces mais estime que ces mesures « conduiront à s’interroger sur le rendement comparé des dispositifs transversaux bien plus coûteux comme le CICE, le Pacte de responsabilité et de solidarité ». Par exemple, France Stratégie pointe un impact à la hausse du CICE sur les salaires plutôt que l’investissement. Enfin, selon l’économiste Professeur à l’Université Paris-Dauphine, « il y a tout lieu de penser que ce n’est pas seulement l’analyse de la conjoncture économique qui pousse à cette action ciblée sur les PME, mais tout autant celle de la conjoncture post électorale, qui nécessite de retrouver un espace de discussion entre le gouvernement et l’aile gauche du Parti Socialiste  ». Politique, quand tu nous tiens.

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