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Relance de l’économie : les États doivent prendre le relai de la BCE

europe_commerceLa Banque Centrale Européenne a donné jeudi 18 septembre le coup d’envoi d’une nouvelle vague de prêts très avantageux pour les banques de la zone euro. Objectif : leur permettre de financer plus généreusement l’économie réelle. La BCE a ainsi prêté à 250 banques près de 83 milliards d’euros dans une opération de refinancement à quatre ans. Ces LTRO constituent le principal volet de son plan de soutien au crédit et de lutte contre les pressions déflationnistes. Cette initiative intervient après deux baisses successives du principal taux d’intérêt directeur. Selon Anton BRENDER, « Mario Dragui sait très bien que baisser les taux n’est malheureusement pas le seul instrument qui stimulera le crédit. Pour stimuler le crédit, il faut aussi que les banques aient envie de prêter et que les emprunteurs aient envie d’emprunter  ». En raison de la conjoncture économique atone, ces conditions ne sont pas aujourd’hui pleinement réunies.

Conscience économique. Les messages envoyés par le patron de la Banque Centrale Européenne se sont multipliés ces dernières semaines. Il a parlé et agi mais son action a des limites. « Nous avons la chance d’avoir des banquiers centraux relativement lucides sur les limites de ce qu’ils peuvent faire  », estime le chef économiste de Candriam. Et de poursuivre en constatant que « ce sont des signaux plus que des mesures efficaces par elles-mêmes. La BCE dit aux Etats qu’elle ne peut pas faire plus à ce stade et les appelle à mouiller la chemise pour stimuler, eux aussi, l’investissement ». Le discours de Mario Dragui est clair : après les banques centrales, c’est au tour des acteurs politiques et économiques de chaque pays de réanimer la demande et de garantir l’investissement privé.

Contexte de l’euro faible. Messages subliminaux, messages concrets puis action… toutes ces mesures ont entrainé depuis la fin du printemps un repli de l’euro face au dollar. Situation avantageuse pour nos entreprises exportatrices qui trouvent là l’occasion de vendre leurs produits moins chers à l’étranger. Anton BRENDER souligne toutefois que « l’euro faible n’incite pas à investir mais stimule la demande et une demande stimulée fait que les entreprises auront, à l’avenir, besoin d’investir plus ». Grâce à l’action de la BCE, nous y sommes. Mais, encore une fois, la BCE ne pourra pas faire tout, toute seule.

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