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Transition énergétique : ça coince sur les objectifs de CO2

quizz-energie-voyagezen-504x292Sonnette d’alarme. Dans un rapport qu’ils viennent de rendre public, des experts du Global Carbon Project estiment qu’au rythme actuel de consommation d’énergie, l’humanité aura épuisé, dans 30 ans, son quota restant d’émissions de CO2 pour limiter à 2°C le réchauffement de la planète d’ici à la fin du siècle. Sujet d’autant plus sensible à l’approche de la COP21 – Conférence Paris Climat – que la France organise en 2015. Selon Jean-Marie CHEVALIER, « le sujet le plus sensible, du point de vue de l’équilibre énergie / climat, est le prix du CO2. Nous n’en sommes pas du tout au point de réguler réellement les gaz à effet de serre, d’autant plus qu’il y a deux formules de la taxe… très peu de pays s’y plongent réellement  ». L’économiste estime à 50 euros le prix souhaitable de la tonne de CO2, à terme, contre environ 20 euros aujourd’hui.

L’énergie en état de choc. Spécialiste des questions énergétiques, Jean-Marie CHEVALIER souligne la volonté de certains gouvernements, dont celui de la France, d’aller de l’avant, mais regrette le manque de logique et de concertation dans l’action internationale. « Ca part de tous les côtés entre, d’une part, les problèmes climatiques pour lesquels nous ne faisons rien. Il n’y a pas de prix du CO2 donc les signaux sont un peu déformés car on ne tient pas compte des émissions de gaz à effets de serre. Et d’autre part, les marchés électriques sont très compliqués en Europe avec les craintes de black out l’hiver prochain ou le suivant. Nous ne savons pas très bien où va le prix des hydrocarbures ; il y a les tensions entre la Russie et l’Ukraine, dans le Golfe… bref le monde énergétique est en état de choc ». La fiscalité pétrolière est très hétérogène. Il y a un problème sur la mise en cohérence de ces taxes.

Pourquoi les prix du pétrole ne pâtissent pas de ces tensions internationales ? A l’instar de certains de ses confrères, Jean-Marie CHEVALIER avoue sa surprise. Mais selon l’économiste, c’est la conjonction de plusieurs facteurs : « En raison de la croissance molle, la demande de pétrole n’est pas si élevée qu’elle pourrait l’être, notamment dans les pays émergents. Quant à L’OPEP, elle reste vigilante en étant prête à lutter contre une baisse significative des prix en dessous de 90 dollars le baril  ». Tous ces facteurs expliquent le calme relatif des marchés.

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