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Flexibiliser le marché du travail pour lutter contre le chômage

Constat. Les chiffres du chômage pour avril communiqués lundi 1er juin sont, de nouveau, catastrophiques. Malgré les signes de reprise, Pôle emploi compte désormais 3 millions et demi de chômeurs sans activité, 5,3 millions en incluant les demandeurs d’emploi ayant eu une petite activité. Ces chiffres prouvent que les réformes structurelles doivent se poursuivre. Dans une étude récemment publiée et intitulée « A la recherche des parts de marché perdues », le Conseil d’Analyse économique liste les raisons qui expliquent à ses yeux le déclin industriel français dont découlent les chiffres du chômage.

Perte de compétitivité. De 1995 à 2013, les pays développés ont perdu des parts de marché à l’export du fait de la concurrence des pays émergents. Mais pour Agnès BENASSY, « le phénomène a été plus marqué pour la France que pour l’Allemagne ou l’Espagne ». Dans un entretien au Figaro, la présidente déléguée du CAE précisait à ce sujet que « notre compétitivité-prix s’était dégradée de 2000 à 2008 à cause de la hausse trop rapide du coût du travail ». Les marges faibles ont empêché les entreprises tricolores d’investir, avec les répercutions que l’on sait sur l’emploi.

Quelles solutions ? Agnès BENASSY milite ardemment pour une flexibilisation du marché du travail. « Pour gagner en productivité, il faut que les salariés puissent facilement passer des entreprises peu productives aux plus productives. Pour ce faire, il faut flexibiliser le marché du travail ». Selon l’économiste, « les réformes Macron et Rebsamen vont dans le bon sens mais il faudra s’assurer le CICE ne parte pas en hausse de salaires ». Relancer la compétitivité française passe aussi par une meilleure défense de la propriété intellectuelle dans les négociations internationales. De ces mesures, et de bien d’autres, renaitront les conditions favorables à l’emploi qui, in fine, sera toujours gagnant.

 

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