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« Le choc du vieillissement aura un impact énorme sur nos équilibres économiques et sociaux »

Pourquoi parle-t-on de transition silencieuse ? Tout simplement car la démographie est bien moins présente dans les esprits et dans les médias que ne l’est celle, fondamentale, du climat ou celle également majeure du numérique.  

Les effets de ces deux premières transitions sont soulevés tous les jours au niveau du grand public alors que sur notre sujet, la démographie, n’est évoqué qu’à travers les débats sur les retraites et sur la baisse du taux de natalité. En fait, le choc du vieillissement, c’est-à-dire l’augmentation de l’âge moyen de la population, aura un impact énorme sur nos équilibres économiques et sociaux à venir. Tout d’abord parce que son coût annuel à très court terme, 2030, est pour le moment loin d’être financé. Nous avons calculé que l’accroissement des dépenses de retraite dans les conditions réglementaires actuelles serait de 20 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent une trentaine de milliards liés à la dépendance. Comment financerons-nous ces 50 milliards supplémentaires ? C’est une question majeure et pour laquelle nous développons dans notre pays un déni absolu.  

Mais les interrogations ne sont pas uniquement de cette nature. Comment fonctionne une société où, de manière très importante, la population est retraitée et où la part de la jeunesse à vocation à s’étioler ? Tout ceci pose évidemment des problèmes d’affaiblissement de l’innovation et de choix politiques fruits de l’importance du vote des seniors. On comprend bien que les priorités ne seront pas nécessairement les meilleures pour son dynamisme et que l’on pourrait même imaginer une priorité donnée aux retraites par rapport à la formation. Enfin, cela fait plus de deux siècles que les économistes s’interrogent sur l’impact du vieillissement sur la croissance. L’intuition forte est évidemment que les effets sont plus négatifs, mais rien dans ce domaine n’apparait comme vérité définitive. La seule chose aujourd’hui que l’on peut constater, c’est le ralentissement dans des pays comme la Chine et le Japon, ainsi que la remise en cause très profonde du développement de l’Allemagne, première économie européenne. 

A contrario, ce qu’on appelle le dividende démographique a ses propres limites, que l’on constate dans un grand nombre de pays africains où la natalité reste très forte, et cela rend extrêmement complexe la croissance du niveau de vie par habitant. C’est ce quasi-silence autour de cet ensemble d’interrogations majeures pour notre avenir que Mermoz, à l’initiative de ses deux rédacteurs en chef Clément Lebourg et Alban Schneyder, rompt en ayant comme toujours cette extraordinaire richesse de points de vue par la perception des phénomènes et surtout par la diversité des origines scientifiques. Ce numéro sera mis à disposition du public le jour même où nous organisons un grand événement « Démographie, la transition oubliée ». Les termes ne sont pas les mêmes mais les interrogations, les incertitudes et le besoin absolu du débat à ce propos le sont.  

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