Les chiffres de création d’emploi comme ceux du chômage témoignent d’une embellie qui résulte d’une conjonction de facteurs favorables tant du côté de l’offre que du côté de la demande. Du côté de l’emploi des salariés, il faut citer la diminution du coût du travail avec les mesures d’allègement de charge, soit zéro charge au niveau du SMIC et la transformation du CICE en allégement en 2019.
Du côté des non-salariés, la loi Pacte promulguée en mars 2019 lève un certain nombre de freins. Il faut ajouter que la France regagne un peu de compétivité hors-prix à l’international avec la croissance des investissements enregistrée les années précédentes, comme l’indique la progression de l’emploi industriel pour la première fois depuis des années. La construction de son côté est encore dans un haut de cycle, à la faveur des bas taux d’intérêt. Enfin, il ne faut pas négliger le soutien de la demande engendrée par le plan du gouvernement pour répondre aux insatisfactions concernant le pouvoir d’achat qui se sont manifestées lors de la crise des gilets jaunes.
Cette embellie n’est pas perceptible partout ni au même degré. Si la Région Sud sort globalement bien son épingle du jeu, sans être en mesure de rivaliser avec les champions de la croissance que sont le Languedoc (Toulouse et Montpellier) et les Pays de Loire (Nantes), les résultats restent contrastés et traduisent des dynamiques locales bien différentes. La partie Alpes de la région, les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence, voient leur emploi salarié stagner sauf dans la région de Manosque, encore que l’effet d’ITER semble s’essoufler. A l’autre extrème, la zone d’emploi la plus dynamique est celle d’Aix-en-Provence portée par un emplacement central dans la région, par du foncier encore disponible, par des services aux entreprises de haute technologie et par un environnement exceptionnel. Sur 5 ans, de 2014 à 2019, Aix rivalise avec Marseille en termes de création d’emploi salarié privé (aux environs de 20 000 emplois). Comme le poids de Marseille est beaucoup plus gros, le dynamisme d’Aix se révèle en fait trois plus élevé, et justifie pleinement que la métropole porte bien les deux noms de ces deux belles villes. Mais plus remarquable encore, la zone d’emploi d’Aix connait le taux de croissance de l’emploi le plus rapide de France, devant Bordeaux, Nantes et Montpellier, ce qui est porteur d’espoir pour toute la région.