Le confinement réduit la consommation, sauf celle qui s’opère « on-line ». Pour les ménages qui en ont les moyens, il se traduit de ce fait par de l’épargne forcée.
Cette épargne forcée, par un phénomène de rattrapage, va-t-elle se résorber pour alimenter rapidement de la consommation ? Tout dépendra de la confiance. Les Français ne retourneront dans les restaurants, au cinéma au théâtre, ne reprendront l’avion…que s’ils se sentent en sécurité sanitaire. C’est pourquoi l’accès aux masques et aux tests va être décisif non seulement pour endiguer l’épidémie, mais aussi pour soutenir la consommation. Il y a fort à parier que l’épargne forcée va mettre des mois à se dégonfler.
Les épargnes de précaution, elles, existaient bien avant le coronavirus. Elles étaient et elles restent aujourd’hui destinées à se protéger au plan individuel contre des risques : risque de chômage, risques sur les retraites … La crise actuelle, renforçant les incertitudes de toutes sortes, devrait à court terme gonfler les épargnes de précaution. Car le chômage partiel va rapidement laisser la place à du chômage tout court. Quant au risque retraites, il reste bien présent. Sans oublier le risque social pour les mois qui viennent.
Epargne forcée et épargne de précaution posent le même défi aux politiques publiques : comment réduire ces poches et en faire pour partie des vecteurs d’une relance par la demande, qui devra nécessairement accompagner la relance de la production ? Plusieurs pistes consensuelles pourraient être suivies dans le futur plan de relance : un renforcement de la prime de rénovation thermique pour soutenir BTP et construction ; de nouvelles « primes à la casse » ou des incitations pour l’achat de voitures électriques ; des incitations pour soutenir les consommations de « proximité » ; etc.
Mobiliser l’épargne des ménages afin de financer les entreprises ? La voie directe est compliquée car les marchés financiers vont rester volatils tant que les risques sanitaires dominent. Taxer l’épargne afin d’encourager la consommation ? Absurde ; elle supporte déjà très souvent des taux proches de zéro voire dans certains cas négatifs.