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Ne sous-estimez pas l’Allemagne

Alors que le pays se cherche une nouvelle coalition de gouvernement, Christian Saint-Etienne pense que l’Allemagne n’a pas dit son dernier mot. Ce pays de travailleurs redoublera d’effort face aux incertitudes.

La croissance économique allemande est à l’arrêt depuis 2023 et les perspectives pour 2025 ne sont pas bonnes, alors que les Etats-Unis de Trump menacent les exportations européennes, notamment les automobiles allemandes, d’une hausse des droits de douane.

Le modèle allemand de développement des années 1990-2022 fondé sur des exportations industrielles massives vers la Chine et les Etats-Unis avec des coûts d’énergie faibles, grâce au gaz russe, a été miné par l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022. Depuis, l’incertitude règne avec le « grand protecteur américain » de la sécurité européenne qui ne veut plus assurer son rôle et qui agit brutalement pour inféoder l’Europe à une Amérique fantasmée par Trump.

Une Amérique qui se veut grande par l’abaissement de ses propres alliés séculaires et par la prédation des territoires de pays amis, le Groenland et le Canada, tout en exigeant la mainmise sur les ressources d’une Ukraine en guerre. Le shérif admiré de l’Allemagne s’est transformé en chef de bande prédatrice. Dieu est devenu le diable pour l’Allemagne de Martin Luther. Donc, l’Allemagne serait foutue.

Le choc est plus que rude, alors que tout semble ébranlé dans la grande Allemagne réunifiée qui régnait sur l’Europe, avec une France abrutie d’impôts et de réglementations qui ploie et geint. Mais l’Allemagne n’est pas finie. Une Allemagne qui, année après année et décennie après décennie, a une balance courante positive de plus de 6 points de PIB, qui est une des trois grandes nations créditrices au monde, dont le poids de l’industrie manufacturière en proportion du PIB est presque le double de cette proportion en France, et qui a un taux d’emploi de la population âgée de 18 à 65 ans nettement supérieur au taux français.

Une Allemagne au travail qui redoublera d’effort face aux incertitudes radicales qu’elle traverse. Alors que les élites politiques françaises pensent qu’il y a un nouvel impôt à inventer pour résoudre chaque problème, les élites allemandes, y compris à gauche, sont d’abord les ambassadeurs des usines et des travailleurs allemands.

« Pas de prospérité sans effort »

Certes la population allemande, chauffée à blanc par les attentats d’immigrés en déshérence – une faible proportion -, a voté aux extrêmes comme en France. L’AfD d’Alice Weidel, pro-russe et climatosceptique, atteint un score historique avec le slogan « Alice für Deutschland » qui singe le « Alles für Deutschland » de la milice nazie SA.

Mais même les extrêmes allemands n’imaginent pas qu’il y ait un impôt comme solution à tout problème. Le taux d’emploi des immigrés est élevé et l’Allemagne n’est pas choquée de ce que les autorités, à gauche comme à droite, veuillent reprendre le contrôle de leurs frontières. Les ETI allemandes restent solides et les investissements dans la tech, l’espace et la défense progressent rapidement.


Friedrich Merz, souvent décrit comme l’anti-Merkel, a faiblement gagné les élections du week-end dernier. Merz, le cancre à l’école qui a siégé dans de nombreux conseils d’administration, devrait néanmoins former le nouveau gouvernement. Au cours de la campagne électorale, Merz a tenu un discours « apocalyptique » : « Il n’y a pas de prospérité sans effort. Pas d’avenir pour notre pays avec la préretraite, la semaine de quatre jours, un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. » Ce garçon n’a aucun avenir dans la politique française.

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