Le tournant du capitalisme : peut-on échapper à une crise sociale ?
Le capitalisme néolibéral semble avoir atteint ses limites face aux crises économiques et financières qui ont bouleversé le début du XXIe siècle. La pandémie de la Covid-19 pourrait ainsi avoir donné un coup d’arrêt au paradigme économique dominant, notamment dans nos rapports à la consommation, au travail, au commerce mondial… Les changements que nous pensions observer ont-ils vocation à perdurer ? Si l’on doit remplacer le capitalisme, quel modèle est-il possible de mettre en place ? Une crise sociale est-elle inéluctable ? Patrick Artus et Jean-Hervé Lorenzi ont apporté des éléments de réponse à ce sujet central post-pandémique. Revivez le débat en replay ! Lisez également notre article résumé pour en découvrir les principaux enseignements.
La rencontre était animée par Marie-Françoise Villard, journaliste.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à découvrir les derniers ouvrages des intervenants
Jean-Hervé Lorenzi (avec Alain Villemeur), La Grande Rupture : Réconcilier Keynes et Schumpeter, Editions Odile Jacob, Juin 2021
L’ambition de ce livre est d’apporter des réponses aux questions qui hantent aujourd’hui les démocraties occidentales. Faut-il augmenter les salaires ? Comment faire de l’innovation une source de nouveaux emplois ? Faut-il favoriser les investissements d’expansion pour lutter contre le changement climatique ? Comment éviter que la jeunesse soit une génération sacrifiée ? Faut-il parier sur la qualification des emplois ? Enfin, ne faut-il pas investir davantage dans le social ?
C’est à partir de six nouvelles répartitions des revenus, du travail, des qualifications, des innovations, au sein de la société et de ses différentes générations, que peut s’établir une croissance durable, inclusive et partagée par tous.
Ce livre marque un tournant majeur dans la réflexion économique. Il se fonde sur la réconciliation entre ces deux grands économistes : Keynes, l’homme de la demande et du rôle de l’État, et Schumpeter, celui de l’innovation et de l’entrepreneur. Seule cette audace permet de penser le paradigme sur lequel devrait se construire l’économie de sociétés enfin apaisées.
Patrick Artus (avec Marie-Paule Virard), La Dernière Chance du capitalisme, Éditions Odile Jacob, mai 2021
Le capitalisme néolibéral, dont la nature a beaucoup évolué depuis les années 1980, est en sursis. Perçu comme injuste et inégalitaire, il nourrit colère et rancœurs, faisant le lit des populismes. Circonstance aggravante, il se révèle inefficace en créant de moins en moins de croissance. Alors, faut-il en finir et changer radicalement de système ?
Dans ce livre, Patrick Artus et Marie-Paule Virard prennent la question à bras-le-corps. Leur diagnostic est sévère : la dévaluation du travail par le profit, le choix de privilégier l’actionnaire au détriment du salarié et des autres partenaires de l’entreprise constituent, selon eux, l’ADN du capitalisme néolibéral et expliquent l’asthénie de la demande. Dès lors, loin d’être tout-puissant, ce dernier a besoin de béquilles pour continuer à avancer. Béquilles qui ne sont rien d’autre que l’endettement sous toutes ses formes et la création monétaire.
Montrant que ces politiques économiques atteignent aujourd’hui leurs limites, Patrick Artus et Marie-Paule Virard ne se contentent pas d’analyser les risques qu’elles font courir à nos sociétés : en proposant un autre modèle de capitalisme, ils partagent avec nous les raisons d’espérer.
A propos des Journées de l’économie
La Fondation pour l’Université de Lyon organise à Lyon les chaque année, les Journées de l’Economie (Jéco). Cet évènement, qui réunit des économistes, des chefs d’entreprise, des experts de l’administration, des journalistes, des acteurs sociaux et des responsables politiques, rassemble chaque année plus de 40 000 participants, 65 conférence et plus de 250 intervenants.
Les conférences sont entièrement gratuites et ouvertes à tous sur inscription. Elles sont également diffusées en direct et en replay.
Les Jéco ont une vocation pédagogique : elles proposent de rapprocher le grand public de l’économie, en l’éclairant sur les enjeux économiques et les grandes mutations actuelles, avec une triple ambition :
- Permettre aux citoyens de mieux comprendre les enjeux économiques de leur vie quotidienne,
- Les aider à interpréter les grandes mutations économiques et sociales du monde,
- Favoriser un dialogue entre les différents acteurs qui ont compétence à parler d’économie.
Les Journées de l’Economie s’articulent avec un Portail de l’économie, afin d’assurer une diffusion de la connaissance économique en continu, de communiquer sur les événements mis en valeur et de favoriser la mise en réseau des sites d’économie qui ont des missions différentes (recherche, formation, statistiques, informations…).
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site des Jéco.