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Marchés financiers, bilan 2015, perspectives 2016

e0501bf7533753d5c79f71924d16ba47-627x336En cette fin d’année, c’est l’heure du bilan pour les marchés financiers. L’heure, aussi, de dresser quelques perspectives pour l’an prochain. Bertrand Jacquillat explique pourquoi, après 2015 placée sous le signe de la politique monétaire américaine, 2016 devrait être l’année de la volatilité.

 

 

Les marchés d’actions ont présenté en 2015 un comportement en dents de scie, avec un début d’année euphorique, un premier trimestre record et un point haut de + 23% au mois d’avril 2015. Puis une douche froide sur la deuxième partie de l’été, et les deux trimestres suivants cumulant un recul de – 12.8%.

De fait,  les marchés n’ont cessé d’être partagés entre le scenario de baisse des taux d’intérêt et d’une politique monétaire accommodante, et le scenario d’une croissance économique un peu anémiée. En définitive et sur l’année, la performance du CAC 40, dividendes compris, aura été de 13%.

Deux scenarios émergent à fin décembre 2015. Le premier confirme la situation d’équilibre dans laquelle se trouvent les marchés d’actions. En effet, depuis plusieurs trimestres, on constate un retour vers leur moyenne historique des écarts de rentabilité anticipée entre les actions et les obligations, tels qu’estimés par Associés en Finance, dès qu’ils s’en écartent un tant soit peu.

Par ailleurs, certains évoquent un risque de fin de cycle économique aux Etats-Unis, tandis qu’il existe un risque d’exécution de la politique monétaire de la FED américaine, qui aimerait bien retrouver des marges de manœuvre pour pouvoir baiser les taux de manière significative en cas de risque de récession pour contrer celle-ci. Cela dit, attention à une remontée trop rapide des taux qui provoquerait ce que la FED redoute : la récession…

Mais il semble que les taux d’intérêt réels soient durablement bas, même si le débat sur la stagnation séculaire, dont ils font partie intégrante, n’est pas tranché. Aussi, et pour ces raisons, la hausse à venir des taux directeurs de la FED devrait être à la fois faible et très graduelle, auquel cas les marchés d’actions ne devraient pas en prendre ombrage, au contraire. Par ailleurs, le marché actions de la zone euro a pour lui de bénéficier d’une rémunération attendue confortable, de l’ordre de 7%, sur la base d’un scenario très modérément optimiste de cash flows prévisionnels dégagés par les entreprises dans le futur.

Certes, l’écart actions/obligations évoqué plus haut est proche de sa moyenne historique depuis 2002, mais cette moyenne n’est-elle pas tirée vers le haut par la référence à des taux d’intérêt qui étaient plus élevés dans le passé ? La baisse du coût du capital qui serait induite par la hausse des actions dans un tel scenario résoudrait le fameux savings glut, à savoir l’excès d’épargne par rapport à l’investissement dans le monde, ce qui libérerait la croissance économique de moyen terme.

Comme un métronome, les marchés continueront d’aller d’un scenario à l’autre, ce qui continuera à engendrer de la volatilité en 2016.

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