Pour faire face à la menace d’une crise économique sans précédent provoquée par la pandémie du Coronavirus, il est clair que l’écosystème des petites et moyennes entreprises (PME) a besoin de soutiens financiers importants, encore davantage que les grandes entreprises. Il y a selon les statistiques de la Banque de France plus de 200.000 PME bancarisées, qui représentent 5 millions d’emplois et 300 milliards d’euros de contribution à l’activité économique.
Elles ont deux fois plus d’employés par million de dettes financières que les grandes entreprises. Elles sont donc prioritaires pour l’obtention des financements nécessaires à la réparation du tissu économique et commercial frappé par la pandémie.
Il est néanmoins clair que les institutions financières publiques et privées doivent disposer d’une méthode de priorisation des soutiens qu’elles leur apporteront. Mais parmi les PME, lesquelles sont prioritaires ? C’est à cette question que répond une récente étude de l’agence de notation Inbonis, spécialisée dans la notation des PME, en identifiant celles qui ont le plus besoin d’un soutien stratégique.
Le premier facteur de discrimination est leur taille, dans la mesure où les PME de taille moyenne, c’est-à-dire celles dont le chiffre d’affaires est compris entre 10 et 50 millions, ont un ratio de liquidité immédiate deux fois moindre que les plus petites PME et sont donc financièrement plus vulnérables. Le second critère pris en compte est le suivant : d’abord le caractère essentiel des produits ou services qu’elles proposent, aussi bien pour satisfaire les besoins fondamentaux des populations (santé, agro-alimentaire, eau…), que pour assurer le bon fonctionnement de l’économie dans son ensemble (recherche, production, réparation, transport, …). C’est pourquoi certains des secteurs les plus touchés à court terme, tels que le commerce de détail ou l’industrie hôtelière, ne figurent pas parmi les secteurs prioritaires identifiés.
Les deux autres critères pris en compte sont d’une part la vulnérabilité financière, à la fois pour résister à la crise et pour se renflouer, et la gravité de l’impact de la crise qu’elles subissent, tant du côté de la baisse de la demande que de leur capacité de production.
Au total, sur les 20 segments d’entreprises (secteur d’activité/type de PME) identifiés comme prioritaires parmi les 70 recensés, 11 sont occupés par 2.750 PME de taille moyenne, dans la santé humaine et l’action sociale, les autres activités de services, la gestion de l’eau et des déchets, l’agriculture, la sylviculture et la pêche, l’industrie manufacturière, les activités spécialisées scientifique et technique, et le transport et l’entreposage. Ce nombre restreint d’entreprises requérant un soutien stratégique permet de les identifier aisément et de pouvoir leur proposer une aide financière leur permettant d’atténuer et surmonter les effets de la crise dans le temps.
La crise sanitaire et la crise économique sont comme deux frères ennemis dont seule leur réconciliation rapide peut éviter une crise sociale. Pour atténuer les effets ravageurs de celle-ci, l’attribution de facilités de financement exceptionnelles aux PME est une nécessité absolue. Mais pour optimiser leur efficacité, celles-ci doivent être bien ciblées.