Les débats sur le plan de relance sont très largement inutiles ou de mauvaise foi. Bien entendu, cet exercice comme tout autre a des défauts mais il répond bien aux deux interrogations essentielles, est-il d’une taille suffisante ? Sa stratégie de soutien massif à l’appareil productif français est-elle la bonne ? La réponse est évidemment oui aux deux et là n’est plus la question. Sa mise en œuvre suppose de rétablir la confiance dans le pays et cela dans un climat extrêmement difficile.
La première décision à prendre touche l’assurance. Les assureurs sont les acteurs qui connaissent le mieux les pertes d’exploitations des entreprises notamment des TPE et PME. C’est la raison pour laquelle il est important que si par malheur cette pandémie perdurait ou si d’autres lui succédaient d’établir des contrats d’assurance pertes d’exploitation pandémie sur lesquelles de nombreux acteurs réfléchissent depuis plusieurs mois. Cela rassurerait les chefs d’entreprise. Bien évidemment les assureurs ne pourraient pas prendre globalement en charge un choc massif. Il y aurait donc nécessité d’avoir une réassurance publique. Nous en avons déjà des solutions élaborées pour les catastrophes naturelles ou les attentats terroristes. Qu’attend l’administration pour débloquer ce problème ?
Le second sujet porte sur l’activité du marché du travail. Le domaine le plus efficace et qui n’est pas délocalisable c’est l’emploi dans la construction d’une manière générale et dans le logement en particulier. Loin de moi l’idée de dire qu’il n’y pas d’action publique en faveur du logement. Mais malheureusement les chiffres étaient là bien avant la Covid. Faibles et très en dessous des besoins pour des raisons multiples qui touchent autant le prix du foncier que les délais de traitement des permis de construire. Il faut donc à l’occasion du débat parlementaire sur la loi de finance, lancer des initiatives dans ce domaine.
Ensuite il y a la jeunesse. Le plan de relance est ambitieux dans ce domaine mais là aussi la Covid rend les choses beaucoup plus difficiles. Où va-t-on former ces 200 000 jeunes alors que beaucoup d’établissements d’enseignement supérieur sont plongés dans les difficultés de la crise sanitaire. N’oublions jamais que la confiance d’un pays est d’abord soutenue par celle que peut créer une jeunesse mue par des perspectives et des projets. Nous admettons tous la nécessité de fournir des bourses aux étudiants aux revenus modestes. Pourquoi ne pas assortir la proposition d’une année de formation supplémentaire qualifiante assortie d’une rémunération équivalente au RSA. Il s’agit là d’une mesure de justice mais surtout d’efficacité sociale.
Enfin, un des aspects les plus positif de ce plan porte sur la volonté de réindustrialiser le pays. C’est une belle perspective pour nous tous mais faut-il là encore pouvoir la mettre en œuvre. On ne fera pas de relocalisation sans les acteurs locaux concernés, les industriels, les centres de R&D, et les universités. Dans ce domaine, nous disposons d’un réseau qui peut et doit être renforcé qui est réparti sur tout le territoire et concerne tous les domaines d’activités productives. Cela s’appelle les pôles de compétitivité qui dans l’ensemble ont montré leur capacité d’initiative et de résilience, qui ont l’immense mérite d’exister depuis 20 ans et qui n’attendent qu’une seule chose, qu’on s’appuie sur eux en élargissant leur domaine de compétences et d’interventions.
Ces quatre éléments de confiance permettront de transformer des intentions fortes et louables en un véritable rebond.