Plus d’un million de jeunes sont aujourd’hui livrés à eux-mêmes, sans emploi, sans formation, l’immense majorité d’entre eux n’aspirent qu’à une seule chose, donner à leur existence une perspective tant dans l’emploi que dans leur vie personnelle, soulignent Jean-Hervé Lorenzi et Helen Verryser.
Désormais, il sera déraisonnable de prendre une décision dans notre pays sans intégrer l’opinion de la Jeunesse tout simplement parce qu’elle représente l’avenir de notre pays. C’est particulièrement évident pour le réchauffement climatique, tout autant pour la dette publique, sûrement pour l’évolution du rapport au travail et obligatoirement pour l’absolue nécessité d’investir massivement dans les secteurs du numérique. C’est la raison pour laquelle nous avons jugé si important d’intégrer au débat la perception que 60 000 jeunes avaient de leur situation et de leur futur.
Sujet brûlants
Pourquoi cela ? Parce que les débats que nous aurons à Aix cet été se doivent de prendre en compte cette vision. C’est ainsi qu’a été lancé non pas un simple sondage mais une véritable conversation dont les résultats sont exceptionnellement marquants car ils sont le reflet de la Jeunesse française dans sa globalité. Ce sont de jeunes Français âgés entre 18 et 30 ans, étudiants poursuivant des cursus généralistes ou professionnels, en situation de décrochage scolaire, en phase de réorientation, jeunes actifs ou en quête d’emploi.
L’objectif ? Leur offrir un espace authentique d’expression et de partage, où les sujets brûlants qui impactent notre quotidien – la citoyenneté, l’environnement, l’éducation, le travail, la santé mentale, pour n’en citer que quelques-uns – peuvent être discutés librement. Une ambition anime cette démarche, brosser un portrait réaliste des enjeux auxquels les jeunes font face et esquisser les contours de la France de demain.
La France de demain
Trois thématiques ont été identifiées comme étant cruciales : l’égalité des chances, la santé globale, l’action citoyenne. Les résultats sont sans appel : le plus important des résultats est le fait que plus de quatre cinquièmes – 84 % plus précisément – d’entre eux estiment que réussir sa vie, ce n’est pas seulement gagner de l’argent, on peut imaginer les très fortes implications que cela peut avoir sur le marché du travail et les modes de vie de la génération montante.
Mais derrière ce premier résultat qui dessine une France souhaitée pour l’avenir, le regard sur le monde actuel est beaucoup plus inquiétant, un jeune sur deux ne se sent pas bien dans sa vie actuelle et a déjà cherché de l’aide, trois-quarts, – plus précisément 74 % – des jeunes ont déjà subi du harcèlement ou une forme de discrimination et deux tiers des jeunes interrogés ne se sentent pas représentés par personne en politique.
Regard cruel sur l’actualité
Ainsi, les sujets qui engagent le plus sont l’absence de représentation politique, le mal-être et aussi le rôle du sport comme levier d’inclusion sociale.
Cette conversation sans précédent nous engage, définitivement à initier un débat économique, engagé, pragmatique et surtout collectif. Plus précisément, ce regard cruel sur l’actualité oblige à proposer des solutions à court terme.
Plus d’un million de jeunes sont aujourd’hui livrés à eux-mêmes, sans emploi, sans formation, l’immense majorité d’entre eux n’aspire qu’à une seule chose, donner à leur existence une perspective tant dans l’emploi que dans leur vie personnelle. Des premiers efforts ont été mis en place depuis, mais restent très insuffisants. On ne peut pas se permettre de regarder sans agir cette situation spécifique – du moins par son importance – à la France. Mais ce sont surtout les trajectoires proposées à notre jeunesse, si discriminantes dès la petite enfance qu’il faut fondamentalement remettre en cause.
Cette vision de 60 000 jeunes nous indique les urgences, les décisions à prendre, pour le plus grand bien de toutes les générations, en s’imprégnant de l’idée simple que leur monde sera fondamentalement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui.