Les 25 et 26 janvier, rejoignez-nous pour la troisième édition des « Rencontres Économiques de Singapour – Singapore Economic Forum ». Cet événement exceptionnel vous plongera dans les enjeux économiques de la région indopacifique. Des personnalités économiques, politiques et institutionnelles de sept pays européens et asiatiques débattront du sujet : « L’Indopacifique : pivot de l’équilibre mondial ».
Dans un contexte de polarisation des relations économiques et géopolitiques mondiales, l’ambition des Rencontres Économiques de Singapour est de mettre en avant les relations entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est comme une « troisième voie » pour le développement régional et les relations internationales. La reconfiguration des chaînes de valeur mondiales, les relations commerciales internationales, la concurrence en matière de développement des infrastructures et la recherche d’une croissance durable et inclusive seront abordées par plus de 50 intervenants d’Europe et d’Asie du Sud-Est.
Retrouvez le programme complet et les intervenants ci-dessous. Comme tous les événements du Cercle des économistes, les Rencontres Économiques de Singapour sont un événement gratuit et ouvert à tous, sur inscription ici. Pour une accréditation presse, envoyez votre demande à media@cercledeseconomistes.fr.
9h00 – 9h30 – ACCUEIL
9h30-10h00 – OUVERTURE
Introduction :
• Jean-Hervé LORENZI, Président, Les Rencontres Economiques
• Francisco VELOSO, Professeur et Doyen, INSEAD
Keynote:
• Sim ANN, Ministre d’État, Ministère des affaires étrangères et Ministère du développement national
10h00 - 11h30 – L'Indopacifique est-il une réalité ?
Où commence et où finit le contour de la région indo-pacifique ? Bien qu’il s’agisse d’un concept géopolitique émergent, cette vaste zone est devenue l’une des régions les plus dynamiques et les plus stratégiques du monde. Tout d’abord, nous tenterons de voir comment l’Indo-Pacifique suscite un intérêt croissant de la part de la communauté internationale, tant sur le plan économique que diplomatique. Cet attrait s’exerce alors même que la délimitation particulièrement floue des États impliqués et la multitude d’acteurs économiques et politiques font douter des réalités commerciales et financières de cette zone. Dans ces conditions, quelle est la réalité économique de l’Indo-Pacifique ?
Dès lors, que signifie l’Indo-Pacifique en termes de coopération économique ? Nous nous placerons ensuite du point de vue de l’Union européenne (UE), qui se trouve à un tournant de son rôle sur la scène mondiale et cherche à établir des partenariats solides avec des régions stratégiques afin d’encourager la paix, la prospérité et la coopération internationale. Parmi ces régions, l’Indo-Pacifique se distingue comme l’une des zones géopolitiques les plus dynamiques et les plus prometteuses du monde. Composée de pays aux cultures diverses, d’économies en croissance rapide et d’une multitude de défis et d’opportunités, la région indo-pacifique est devenue un point focal de l’attention internationale. La coopération entre l’UE et les pays de la région indo-pacifique revêt donc une importance cruciale à l’ère de l’interconnexion et de l’interdépendance mondiales. Dans ce contexte, comment cette coopération peut-elle contribuer à relever les défis mondiaux du XXIe siècle ?
Coordination: Philippe TRAINAR, Membre, Le Cercle des économistes
Intervenants:
• Manu BHASKARAN, président-directeur général, Centennial Asia Advisorss
• Françoise NICOLAS, chercheur principal et directeur du Centre d’études asiatiques, IFRI
• ONG Keng Yong, vice-président, S. Rajaratnam School of International Studies
• Rebecca Fatima STA MARIA, directeur exécutif, Asia Pacific Economic Cooperation (APEC)
• Francisco VELOSO, professeur et doyen, INSEAD
14h30-15h30 – Le rôle de l'Indopacifique dans la reconfiguration des chaînes de valeur
Protectionnisme, déstabilisation des chaînes de production par le Covid-19, le friend-shoring, le nearshoring, l’onshoring, le découplage, la régionalisation : au cours des cinq dernières années, les cartes des chaînes de valeur de l’Indo-Pacifique ont été complètement rebattues. Avec l’entrée en vigueur du RCEP, de la Quadrilatérale et de l’IPEF, l’Asie du Sud-Est est marquée par une multiplication des accords régionaux. Nous chercherons d’abord à aborder le fait que l’objectif de tous ces partenariats est d’assurer un commerce plus libre et de faciliter les échanges commerciaux entre les pays membres. Les effets sont relativement immédiats et forts, puisque les échanges commerciaux entre la Chine et l’ASEAN ont augmenté de près de 70% depuis 2018. De plus, le RCEP facilite les échanges entre tous les acteurs depuis 2022. Dans un contexte d’opposition aux États-Unis, et en réponse au découplage, la Chine implante davantage ses chaînes de valeur en Asie du Sud-Est. S’agit-il de la première étape du remodelage des chaînes de valeur régionales ? Qu’est-ce que cela signifie pour les acteurs européens et le reste du monde ?
Pour cette raison, et pour donner une orientation plus spécifique, l’Indo-Pacifique peut-il être à l’avant-garde des technologies futures ? Notre deuxième sujet sera la production de semi-conducteurs en Asie du Sud-Est – des composants essentiels dans divers secteurs : téléphonie mobile, stockage de données, intelligence artificielle, véhicules électriques – qui est aujourd’hui entre les mains de la Chine (24 % de la production mondiale), de Taïwan (21 %), de la Corée du Sud (19 %) et du Japon (13 %). Le découplage et l’augmentation des coûts de la main-d’œuvre industrielle en Chine entraînent une montée en puissance de la Malaisie, des Philippines et du Vietnam, notamment dans la chaîne de valeur. Le commerce des semi-conducteurs entre les États-Unis et l’ANASE a triplé en cinq ans, tandis que le RCEP a entraîné une augmentation des échanges Chine-ANASE dans ce secteur. Le défi pour les pays de l’ANASE est d’adopter une position neutre sur le commerce, tout en accélérant la formation de leurs ingénieurs. À cet égard, l’Inde et la Malaisie ont une bonne longueur d’avance sur le Viêt Nam, qui a récemment été choisi comme base de production par les États-Unis.
Coordination: El Mouhoub MOUHOUD, Membre, Le Cercle des économistes
Intervenants:
• Sameer HASIJA, professeur de technologie et de gestion des opérations, INSEAD
• Prakash KANNAN, économiste en chef et directeur du département Économie et stratégie d’investissement, CIG
• LIEW Chin Tong, vice-ministre du commerce et de l’industrie, Malaisie
• Jean-Pierre MARCELLI, directeur, AFD Southeast Asia
• Jayant MENON, Senior Fellow, ISEAS, Institute for Southeast Asian Studies
• XU Qiyuan, directeur adjoint, Institute of World Economics and Politics
15h45-17h15 – Identifier les acteurs clés de l'Indopacifique
Les efforts de la Chine pour attirer la deuxième économie de la région dans l’accord de libre-échange, dont elle est le moteur, ont été rejetés. Le partenariat économique global régional (RCEP) est entré en vigueur en janvier 2022 et a réuni 15 économies de la région (dont la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande). Il se caractérise également par l’absence notable d’un pays : l’Inde. En rejoignant non seulement la Quadrilatérale (USA, Japon, Australie, Inde) mais aussi le Cadre économique indo-pacifique (IPEF), initié par Joe Biden, le signal de l’Inde à la région ne pouvait être plus clair : marquer la primauté des rapports de force géopolitiques sur l’intégration économique, en faisant contrepoids à la Chine. En refusant d’entrer dans la sphère d’influence chinoise, que la Chine étend sous couvert d’intégration économique, l’Inde de Narendra Modi rejoint au contraire l’arc américain, qui vise à contenir les ambitions de Pékin.
Coordination: Emmanuelle AURIOL, Membre, Le Cercle des économistes
Intervenants:
• Thomas FRIEDBERGER, Deputy CEO, Tikehau Capital
• Pushan DUTT, Area Chair and Professor, Economics and Political Science, INSEAD
• WANG Huiyao, fondateur et président, Center for China and Globalization
9h00-9h30 – ACCUEIL
9h30-11h00 – Les défis du changement climatique et de la transition énergétique
Depuis plusieurs décennies, l’Indo-Pacifique est l’une des régions les plus dynamiques du monde. Conséquence de ce développement économique, la consommation d’énergie augmente depuis 2000 et devrait continuer à augmenter jusqu’en 2040. Avec les trois quarts de son mix énergétique provenant des énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz), la transition énergétique de la région semble moins impérative que son développement économique. Pourtant, elle est l’une des régions les plus exposées aux conséquences du changement climatique, avec des pertes économiques qui pourraient avoir un impact sur le PIB annuel allant jusqu’à 11 % d’ici 2100 si les tendances actuelles se poursuivent. Dans ce contexte, quels sont les facteurs disponibles pour amorcer une transition énergétique aussi indispensable que complexe ? Quel rôle moteur peuvent jouer l’Inde et la Chine, principaux acteurs énergétiques de la région ? Ce sera notre premier axe de discussion.
Deuxièmement, et en lien avec l’énergie, nous aborderons le fait que les pays de l’Indo-Pacifique subissent actuellement des transformations majeures (niveaux élevés d’urbanisation et de croissance économique) et sont par conséquent confrontés à une série de défis environnementaux urgents, notamment le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution de l’air et de l’eau, et la gestion durable des ressources naturelles. De plus, en raison de leurs caractéristiques géographiques, démographiques et économiques spécifiques et de leur exposition aux catastrophes naturelles, ces pays sont particulièrement vulnérables aux conséquences de l’intensification du changement climatique. Dans ce contexte, la transition écologique dans l’Indo-Pacifique est un enjeu crucial : comment les nations et communautés de l’Indo-Pacifique peuvent-elles réussir à concilier leur développement économique avec la préservation de leur environnement naturel et de leur patrimoine culturel ? L’adaptation aux risques climatiques est-elle suffisante pour relever ce défi sans précédent ?
Coordination: Patrice GEOFFRON, Membre, Le Cercle des économistes
Intervenants:
• Roger FOUQUET, chercheur principal à l’Energy Studies Institute (ESI), National University of Singapore (NUS)
• Isabella HUANG-LOH, présidente, Singapore Environment Council
• Tiza MAFIRA, directrice, Climate Policy Initiative
• Jackie B. SURTANI, directeur régional, Asian Development Bank, Singapore
• ZEN Fauziah, Senior Economist, Economic Research Institute for ASEAN and East Asia (ERIA)
11h15-12h45 – Un bassin d'emploi dynamique sous pression
Les flux migratoires dans la région indo-pacifique obéissent à plusieurs logiques économiques et démographiques, même s’ils s’intensifient. Tout d’abord, ils s’écoulent traditionnellement des pays moins développés vers les économies plus avancées, selon une approche dynamique qui suit le développement de ces pays. Ainsi, des pays qui étaient des plaques tournantes de l’émigration, comme la Malaisie, sont devenus des plaques tournantes de l’immigration. L’Indonésie, les Philippines et les pays riverains du Mékong sont aujourd’hui les principaux pays exportateurs de main-d’œuvre de la région. Deuxièmement, les pénuries de main-d’œuvre et les niveaux de qualification déterminent les flux migratoires, la plupart des migrants économiques répondant aux besoins de main-d’œuvre peu qualifiée qui ne sont plus satisfaits par l’augmentation des niveaux de qualification au sein des économies. De l’autre côté du spectre, une fuite des cerveaux affecte certains pays, comme l’Inde et les Philippines. Enfin, les leviers sont également démographiques, les transferts de travailleurs immigrés en provenance de pays à fort dividende démographique permettant de compenser le vieillissement de certaines économies régionales, comme la Chine. Comment ces différentes logiques s’articulent-elles et comment redéfinissent-elles la compétitivité des économies de la région ? Les flux migratoires économiques actuels dans l’Indo-Pacifique créent-ils de nouveaux équilibres vertueux en termes de qualifications ?
Coordination: Alexandra ROULET, Professeur assistant en économie, INSEAD
Speakers:
• NG Nichol, Président, ONE Singapore
• Manjula PRADEEP, fondatrice, Fondation WAYVE
• Alain VILLEMEUR, directeur scientifique, Chaire « Transitions Démographiques, Transitions Économiques »
12h45-13h00 – Conclusion
Intervenants :
• Jean-Hervé LORENZI, président, Les Rencontres Economiques
• Francisco VELOSO, professeur et doyen, INSEAD