" Osons un débat éclairé "

Le pacte de responsabilité négocié sous l’œil des agences de notation

Crédibilité. Le gouvernement et les partenaires sociaux ont lancé les négociations sur la mise en place du pacte de responsabilité. Il est acquis que la courbe du chômage ne sera pas inversée, mais François Hollande entend jeter toutes ses forces dans la bataille et, surtout, réformer le dialogue social. Il en va de la crédibilité du Président de la République et de la France, après la note publiée vendredi soir par l’agence Moody’s. Selon Jean-Paul POLLIN, « Moody’s maintient la note mais aussi la perspective négative pour trois raisons essentiellement. L’agence de notation fait valoir que la France continue à perdre en compétitivité, ensuite que les difficultés budgétaires persistent, c’est à dire qu’il est difficile de réduire le niveau de déficit budgétaire  ».

Sévère jugement. Contrairement à Standard and Poor’s qui avait dégradé d’un cran la note de la France en novembre, Moody’s n’a pas modifié la sienne mais sa conclusion n’en est pas moins sévère : Paris fait des efforts pour sortir de l’ornière, réduire sa dette et rééquilibrer son budget, mais cela manque de précision et de visibilité. « Moody’s signale qu’en effet il y a dans les tuyaux un certain nombre de réformes positives. Mais la question sera d’arriver à les mettre en œuvre dans une situation économique qui n’est pas très bonne car la croissance est faible, et dans une situation sociale qui est elle-même tendue  », estime Jean-Paul POLLIN.

Accalmie, jusqu’à quand ? Pour l’instant, la France continue de rembourser sa dette à des taux d’intérêt convenables, mais le pays reste sous observation des marchés. L’exercice se complique pour François Hollande. D’un côté, les agences encouragent ses réformes et lui donnent des arguments pour poursuivre sur cette voie. Mais c’est à double tranchant car Moody’s apporte de l’eau au moulin de l’aile la plus à gauche de la majorité qui y trouve matière à dénoncer une fois de plus la conversion du chef de l’Etat – malgré lui – à la dictature des marchés financiers. « Les réformes vont être difficiles à mettre en œuvre », conclut Jean-Paul POLLIN, comme pour prolonger , et appuyer, le message de l’agence de notation.

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