" Osons un débat éclairé "

Pour une Banque centrale européenne plus transparente.

BCEOptimisme mesuré. Lors de la dernière réunion de son comité de politique monétaire, jeudi 4 septembre 2013, la Banque centrale européenne s’est bien gardée de toute euphorie concernant l’économie de la zone euro. Constatant que la reprise pointait visiblement de bout du nez, le Président de l’Institution francfortoise, Mario Dragui, a simplement répété qu’il était prêt à agir si besoin. Les taux d’intérêts sont donc restés inchangés. Pour encore plus de transparence sur les réelles motivations de ses décisions, la Banque centrale européenne s’orienterait-elle vers plus de transparence ? L’idée fait son chemin.

Levée du secret. Benoît COEURE le reconnaît : « la transparence est importante pour l’efficacité de la politique monétaire et la confiance envers la banque centrale. Personnellement, je pense donc que la BCE devrait commencer à publier les comptes rendus de ses réunions rapidement ». Membre du Directoire de la BCE, le jeune économiste français estime cette transparence est d’autant plus justifiée que la banque centrale supervisera le système bancaire de l’Eurogroup à partir de 2014. « Nos sociétés sont très demandeuses de transparence et de responsabilité », ajoutait récemment Benoît COEURE dans un entretien accordé au Figaro, faisant valoir que « maintenant, la BCE est la seule grande banque centrale à ne pas publier les comptes rendus de ses réunions ».

Examen approfondi. La publication systématique d’un tel document historiquement secret ne va pas de soi. Il est facile d’imaginer l’influence des groupes de pression – voire de certains politiques – sur tel ou tel membre de l’institution. « La confiance dans l’euro est rétablie et constitue une base solide pour la reprise en Europe », souligne Benoît COEURE. Il ne faudrait pas enrayer ce mouvement par un quelconque dysfonctionnement. Avant d’exercer ses nouvelles prérogatives de supervision des 17 pays membres de la zone euro, la Banque centrale européenne veut tester la qualité de leurs actifs bancaires. Selon Benoît COEURE, « le contrôle peut avoir des implications budgétaires en cas de restructuration d’une banque. La BCE aura alors encore plus de comptes à rendre qu’en matière monétaire ». Si le silence est un mauvais défaut, la transparence a de grandes vertus.

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