Crédibilité. Le gouvernement français a récemment admis qu’il n’atteindrait pas comme prévu fin 2013 l’objectif de ramener ses déficits publics à 3% du PIB. Invoquant la faiblesse de l’économie, Paris a néanmoins assuré que le retour à l’équilibre en 2017 restait valable. Il essaie maintenant de convaincre Bruxelles de reporter à 2014 le retour des déficits publics français à 3%. Pour l’heure, Benoît COEURE estime que le gouvernement doit « prendre très rapidement des décisions concrètes et significatives pour matérialiser des engagements d’économies de dépenses susceptibles de rassurer les partenaires européens de la France ».
Gros plan sur la France. Le comportement des grands pays de l’Union européenne est particulièrement important pour garantir la crédibilité de leur pacte budgétaire. La France est donc attendue au tournant. « La réponse que le gouvernement français apportera à Bruxelles pour ramener son déficit dans les clous du traité européen sera particulièrement suivie en Europe », ajoutait récemment Benoît COEURE dans un entretien accordé au quotidien Les Echos. Et le membre français du directoire de la Banque Centrale Européenne de reconnaître : « mon impression, c’est que les acteurs financiers attendent avant tout de la cohérence de la part des gouvernements. En d’autres termes, qu’ils respectent les règles qu’ils se sont eux-mêmes fixés ».
Double crédibilité. Gardien de l’orthodoxie monétaire et budgétaire européenne, Benoît COEURE se refuse à voir dans le report français « une sortie de route par rapport à la trajectoire de moyen terme ». Il estime que Paris joue sa crédibilité à double titre. « Crédibilité à court terme avec respect de l’engagement de réduction du déficit structurel (hors effets conjoncturels) et limitation le plus possible du dérapage nominal. Crédibilité à moyen terme : matérialiser les engagements d’économies ». La balle est désormais dans le camp de l’Elysée et Matignon. Il n’y aura pas d’autres délais, donc de seconde chance.