Emmanuel Macron se souviendra de l’automne 2018. Comme un fait exprès, la grogne des Français contre la hausse des prix du carburant a poursuivi le président de la République sur la longue route de son parcours mémoriel, pour le centenaire de l’Armistice. Difficile d’éteindre l’incendie, tant le ras le bol fiscal est fort. Entre l’appel lancé aux producteurs pétroliers et aux distributeurs de répercuter autant que possible la baisse des cours du brut sur le prix des carburants à la pompe, et l’étude de mesures d’aides spécifiques, le gouvernement reste mobilisé.
Comme l’a expliqué le chef de l’Etat, toutes les transformations en cours sont nécessaires et dans les moments où c’est plus dur, où cela pèse sur le pouvoir d’achat, il faut pouvoir aider nos concitoyens. Emmanuel Macron reconnaît que la grogne est légitime, d’autant qu’elle intervient alors que les réformes sont menées au pas de charge. La dernière en date étant celle du régime d’assurance chômage. Syndicats et patronat viennent d’entamer une discussion difficile, destinée à trouver entre trois et quatre milliards d’euros d’économies à la demande du gouvernement. En jeu notamment : la question de la dégressivité des allocations (entre autres pour les cadres) et la révision du régime des intermittents du spectacle.
Enfin, cette lourde actualité nationale serait incomplète si nous n’y ajoutions la longue marche de l’économie et de la géopolitique mondiale, qui n’est pas sans effets sur la situation européenne, à fortiori française. Des élections de mi-mandat américaines, aux passes d’armes entre Bruxelles et Rome sur le budget italien, en passant par l’annonce d’une sortie plus rapide que prévue d’Angela Merkel de la vie politique allemande, et les incertitudes toujours aussi grandes autour des conditions et des effets du Brexit… il y a de quoi se demander si la coupe est réellement pleine. Autant d’événements que les membres du Cercle des économistes décryptent et analysent dans cette 16ème édition de 30 Nuances d’éco, pour vous aider à comprendre et poursuivre la réflexion. Bonne lecture.